Tuesday, 27 October 2015

Alerte à la viande rouge?




Le couperet est tombé ce 26 octobre 2015, et il est difficile de passer à côté : le CIRC (centre international de recherche contre le cancer), agence de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a annoncé que les produits carnés transformés (charcuteries, salaison, hamburgers) étaient classés « cancérogènes pour l’homme » (groupe 1), et la viande rouge « probablement cancérogène pour l’homme » (groupe 2A).

L’information fait les gros titres de la presse (deux jours que j'essaye d'éplucher tous les articles sur le sujet) et la réaction du grand public ne se fait pas attendre : effervescence et alerte dans nos assiettes, la viande rouge semble être la nouvelle cible alimentaire. 

Je sais à quel point des annonces tapageuses peuvent parfois cacher des vérités beaucoup plus nuancées, c'est pourquoi j'ai décidé de passer au crible la déclaration de l'OMS : Faut-il réellement bannir les charcuteries et diaboliser la viande rouge ? Qu’implique réellement cette classification ? Quels sont les autres aliments/substances qui font partie de ces groupes ? Quelle attitude adopter ?

Les substances cancérogènes pour l’homme

Dans cette liste (groupe 1), apparaissent l’amiante, le gaz moutarde et l’arsenic, dont l’évocation fait frémir, mais également certains contraceptifs oraux, les gaz d’échappement, le tabagisme passif, l’alcool, les poussières de bois … bref, des choses familières et qui nous entourent plus ou moins quotidiennement.
Mais attention, d’après le Dr. Bessette, responsable du département prévention à l'Inca (Institut National du Cancer) « Ce classement en cinq groupes ne reflète pas la dangerosité relative des cancérigènes, mais le degré de certitude scientifique à un instant T ».

Pour se donner une idée de la mortalité causée par ces facteurs :
La pollution serait à l’origine de 200 000 morts par an, le tabac d’un million, l’alcool de 600 000 décès par an dans le monde.
La consommation importante de produits carnés transformés auraient quant à eux été responsables de 35000 décès par an et les régimes riches en viande rouge de 50 000 décès par an.
Bien entendu, l’idée générale est de limiter au maximum ces facteurs de risque et d’éviter de les cumuler.

A partir de quelle quantité de viande rouges et de charcuteries consommée ces risques sont-ils réels ?

Attention, ce n’est pas la consommation de viande rouge ni même de charcuterie dans l’absolu qui serait cancérigène, mais une consommation minimale par jour.
Les experts ont conclus que ce serait donc à partir d’en moyenne 100 g de viande rouge (tissus musculaire des mammifères : bœuf, veau, porc, mouton, agneau et cheval) par jour, et de 50g de charcuterie par jour que le risque cancérigène apparaîtrait et serait augmenté de 18%. Ce risque allant ensuite en augmentant avec la quantité consommée.

Quelle consommation moyenne pour les français actuellement ?

En 2007, l’Agence nationale de sécurité alimentaire estimait que les Français adultes consommaient en moyenne 370 g de viande rouge par semaine, soit 53 g par jour, et 270 g de charcuterie, soit 38 g par jour.
Seul 1 français sur 4 serait consommerait donc au-delà des quantités « cancérogènes ».

Rien de très nouveau ?

Selon le Dr. Bessette, cette information n’est pas une grande nouvelle : «En réalité, cela conforte les préconisations nutritionnelles actuelles, qui sont de manger varié et en quantités raisonnables. Les études montrent que le gros mangeur de viande rouge et/ou de charcuterie est aussi quelqu'un qui bouge moins, ingère beaucoup de calories au quotidien mais mange peu de fruits et légumes, et boit davantage d'alcool.» Tout autant de facteurs de risques d’apparition du cancer colorectal donc.

Rester raisonnable et manger varié : la clé

Selon Fabrice Pierre, directeur de l’INRA, l’enjeu est d’appeler à la modération les gros consommateurs de viande, mais aussi de rééquilibrer l’assiette avec d’avantage de végétaux (fruits et légumes) : « Le fer de la viande oxyde les lipides de notre régime alimentaire, formant des composés toxiques qui attaquent les cellules épithéliales du côlon et favorisent la carcinogénèse. Mais ce fer a aussi un grand intérêt nutritionnel, nous en avons besoin. Les antioxydants des fruits et légumes contrebalancent cet effet délétère.»

Les alternatives animales à la viande rouge ?

Elles sont nombreuses : à commencer par les volailles (poulet, dinde, oie, canard …), les poissons bien sûr aussi bien gras (saumon, maquereaux, hareng…) ou maigres (poissons blancs, thon..) les crustacés et coquillages et enfin les œufs.

Les alternatives végétales ?

Le tofu, tempeh, le seitan … sont des alternatives végétales dont les protéines sont bien assimilées et utilisées par l’organisme.
Vous pouvez également utiliser les associations de légumineuses (lentilles, haricots rouges, pois chiches …) et de céréales (riz, blé, pâtes, semoule) : pour une parfaite complémentation de leurs protéines.



Pour conclure, je dirais que la tendance actuelle est à l’alimentation santé, au bio, aux labels, au végétarien voire au végétalien pour les plus draconiens, bref, l’alimentation est la troisième médecine et tout le monde en est conscient. Mais attention, la frontière est mince entre être raisonnable et tomber dans la psychose !
Cette nouvelle annonce de l’OMS ne doit pas être synonyme d’une suppression de la viande rouge, et encore moins de la viande en général.
Variez vos sources de protéines, modérez la consommation de viandes rouges certes mais limitez surtout la « malbouffe » et  privilégiez les produits de bonne qualité !

Friday, 23 October 2015

L'alimentation des enfants : faut-il les forcer ou les priver pour réguler leur poids?




J’ai toujours intuitivement pensé que les bébés et jeunes enfants avaient une parfaite appréciation de leurs besoins nutritionnels et caloriques, et qu’ils ne pouvaient pas encore être sujets aux « troubles du comportement alimentaire » ni même à l’alimentation émotionnelle. Par conséquent, je pense qu’on peut tout à fait leur faire confiance quant à leur auto-régulation, et qu’il n’est ni utile de les forcer, ni de les priver.

C’est comme ça que j’ai donc spontanément fait avec mes enfants.

J’ai commencé par les allaiter, ce qui va dans le sens de "faire confiance au nourrisson" pour se nourrir en fonction de ses besoins. Impossible de savoir combien ils prennent, et l’allaitement devant se faire à la demande, pas de tétées à heure fixe. Exit les consignes de X biberons de Y ml de lait à donner espacés d’au moins 3 heures, consignes légèrement anxiogène je trouve. 

Je ne compte plus mes copines/cousines/collègues, inquiètes à l’idée que leur bébé ait encore faim à la fin du biberon ou qu'il ne finisse pas ledit biberon … auxquelles je conseille toujours de donner le biberon comme on allaite : à la demande! 

Bref, tout cela pour en arriver à cette question, qui concerne cette fois l’enfant plus grand, dont l’alimentation est diversifiée : faut-il forcer un enfant qui mange peu et dont le poids est bas, ou priver un enfant qui mange beaucoup et est en surpoids ?

A nouveau,  j’ai toujours eu l’intime conviction qu’un enfant se régulait parfaitement tout seul, n’étant pas encore parasité par la peur de grossir, les idées reçues, les incidences d’excès ou carence sur la santé, la peur de manquer etc. 
De la même façon que je pense que l’animal a cette horloge interne qui lui permet de se réguler parfaitement (le surpoids et l’obésité n’existent pas dans le règne animal, à part chez les animaux domestiqués et donc parasités par les habitudes humaines), et que la personne adulte peut aussi retrouver cette façon intuitive et parfaite de s’alimenter en suivant quelques principes de base (respecter la faim et la satiété principalement).

Mais alors, quid des enfants obèses et des enfants maigres ? Pourquoi certains enfants ont réellement des problèmes de poids si leur alimentation est vraiment intuitive ?

C’est une question que je me suis posée longtemps jusqu’à ce que j’aie la chance de travailler avec le Professeur Tounian, responsable de l’unité de nutrition pédiatrique de l’hôpital Trousseau à paris.

Son discours m’a tout de suite passionné et séduite, à des années lumières de la façon obsolète d’envisager la nutrition infantile de nombreux médecins nutritionnistes.

Pour résumer, le professeur Tounian pense que l’obésité chez l’enfant n’est pas la conséquence d’une alimentation trop importante, mais qu'il en est la cause. De même, un enfant maigre, en dessous de courbes de croissance, n’est pas maigre parce qu’il mange peu, il mange peu parce qu’il est programmé génétiquement pour être maigre.

En bref, un enfant a un patrimoine génétique dans lequel la corpulence est inscrite, et son appétit en découle : un enfant prédisposé à être obèse va avoir un appétit féroce et manger beaucoup, alors qu’un enfant prédisposé à être maigre sera très vite rassasié.
Il appuie sa théorie de faits vérifiés et démontrés, et explique entre autre pour l’étayer que le nombre d’enfants obèses n’a pas augmenté en France depuis l’année 2000, et aux Etats-Unis depuis l’année 1999.

Il a un discours tout à fait déculpabilisant pour les parents, souvent inquiets et déroutés par le poids de leur enfant : inutile de priver votre jeune enfant obèse, il restera sur sa faim, se sentira frustré et se rattrapera forcément sur un repas suivant. De même, en forçant votre enfant maigrichon, vous l’incitez à dépasser sa satiété et il se rattrapera en mangeant spontanément moins au repas suivant.
Le risque de forcer/priver est de générer des états de frustrations, de faim, d’écœurement, qui risque de provoquer sur le long terme des troubles du comportement alimentaire réels cette fois.


Et la santé ?

Le professeur Tounian est catégorique sur la question de l’incidence de l’obésité chez l’enfant : il n’y en a pas. Le surpoids ou l’obésité chez l’enfant ne présente aucun risque sur sa santé, les seuls risques sont des risques « psycho-socio-esthétiques » : discrimination, mauvaise estime de soi, moquerie des camarades.

Que faire alors ?

Un enfant obèse est-il forcément destiné à être un adulte obèse ?
En pratique, 75% des enfants obèses (on peut parler d’obésité chez l’enfant à partir de 4/5 ans seulement) deviennent des adultes obèses. Mais à l’âge adulte, ou à la fin de l’enfance/adolescence, il sera mieux armé pour entreprendre un régime alimentaire.
L’obésité reste une maladie inscrite dans les gênes, aussi, un obèse, pour mincir, devra passer sa vie à se « réguler » en mangeant moins que son appétit le lui indique. Dès qu’il lâchera du lest, il reprendra du poids.

Et l’équilibre alimentaire ?

Il ne s’agit pas de laisser les enfants manger n’importe quoi et n’importe quand bien entendu. Mais il faut dédramatiser et désacraliser l’alimentation de l’enfant, dans la mesure où les carences vitaminiques et minérales sont quasi inexistantes dans les pays développés et les excès ne portent pas à conséquence.

Selon le professeur Tounian, il y a 5 piliers de l’alimentation de l’enfant :

-          Assurer les besoins en fer : en proposant des produits carnés (viande/jambon/charcuterie) 2 fois par jour si possible.
-          Assurer les besoins en calcium : en proposant idéalement 3 produits laitiers par jour (laitage/fromage/lait)
-          Fournir des acides gras essentiels : avec du poisson gras 1 à 2 fois par semaine ou des huiles végétales (olives et colza par exemple)
-          Apporter les phyto-nutriments par les végétaux : une à deux fois par jour en moyenne suffit.
-          Apporter des féculents pour l’énergie : 2 fois par jour (pain et/ou féculents).

Cinq piliers à respecter dans les grandes lignes, sachant que l’équilibre alimentaire s’étale sur la semaine et qu’un repas frites/hamburger/glace, occasionnellement, peut très bien s’inscrire dans une alimentation équilibrée. De même, une fois ces piliers à peu près en place, il ne faut surtout pas diaboliser les aliments plaisir de l’enfant : confiseries, desserts sucrés, boissons sucrées, glaces …

Pour conclure, c’est en dressant trop de règles, de diktats, d’interdits que l’on dérègle la parfaite mécanique alimentaire de l’enfant, à l’instar des fameux « fini ton assiette » ou « si tu ne termines pas ton plat, c’est que tu n’as plus faim pour le dessert ». C’est faux, c’est la différence entre le rassasiement et la satiété : on peut être rassasié d’un plat mais avoir encore faim pour un dessert !

Bref, faites confiance à vos enfants, les moments de repas n’en deviendront que plus agréables et moins conflictuels !

Monday, 19 October 2015

Des courges en veux-tu, en voilà !



Légume d’automne par excellence,  à l’image de la citrouille, star de la célèbre fête d’halloween, la courge se décline en une multitude de variétés toutes plus biscornues et colorées les unes que les autres. Elles appartiennent à la famille des cucurbitacées et leur richesse en vitamines et minéraux est inversement proportionnelle à leur teneur en calories, bref, elles ont tout pour plaire.

Quid des courges?

Les cucurbitacées sont une très grande famille de près de 800 espèces divisés en 120 genres !  Il en existe des non comestibles (décoratifs), appelées coloquintes, et des comestibles. Les plus fréquemment commercialisés et consommés en France, sont les suivantes : 

Le potiron 

Il est souvent confondu, à tort, avec la citrouille, tous deux oranges et de grande taille, mais sa chair est plus fine et sucrée que sa cousine. Cette dernière est en effet assez fade, plus filandreuse et on l’utilise plutôt pour la creuser et la décorer pour Halloween. Personnellement, j’ai toujours un peu mal au cœur de jeter le contenu de la citrouille une fois creusée, du coup je la cuis, la mixe et l’additionne de (beaucoup) de crème, sel, poivre, crème, lait de coco, épices … 
Le potiron, lui, est de forme aplatit, la couleur de sa peau va de l’orange au vert et sa chair savoureuse est orangée. Il est, le plus fréquemment, préparé sous forme de soupe, purée, gratin ou tarte.

Ma recette phare :

La pumpkin pie (tarte à la citrouille)(qui est en fait du potiron donc), célèbre tarte d’halloween. 
La recette est simple :
-          Une pâte brisée
-          3 œufs
-          20 cl de lait concentré non sucré
-          150 g de cassonade
-          1 kg de potiron
-          Gingembre et cannelle

Je récolte la chair du potiron, de la cuire à la vapeur et d’en faire une purée (les jours de flemme, il y a les galets de purée de potiron nature chez picard qui font très bien l’affaire).
Puis je mélange dans un saladier le lait concentré, la cassonade, les œufs battus, la purée de potiron et les épices. Je verse le mélange sur la pâte brisée et hop, à four chaud pendant ¼ d’heure puis four doux (150°) pendant 30 minutes.
Je laisse refroidir au réfrigérateur et je sers bien frais.
Ce dessert à l’avantage d’être relativement peu calorique et un vivier de vitamines, minéraux et fibres.



La courge butternut :

Elle a une forme de poire et sa peau est de couleur crème. Sa chair orangée, tendre et non filandreuse a un doux goût de beurre, d’où son nom !
Elle est parfaite pour la confection de purées et de soupes, et je vous recommande de la cuire au four afin d’en accentuer encore la saveur « beurrée ». Le goût du beurre sans les calories, qui dit mieux ?

Ma recette phare : la soupe de butternut au lait de coco et à la coriandre.

J’épluche et coupe en gros cubes la courge, et je la fais cuire au four (marche aussi à la vapeur).
Je mets la courge cuite dans une casserole avec 200ml de lait de coco et un ½ verre d’eau et je mixe finement le tout finement. J’assaisonne avec du sel et une pincée de curry et je parsème de coriandre fraîche ciselée.
Une entrée fine et aux allures exotiques, qui fait toujours son petit effet.



La courge spaghetti :

La plus étonnante de toutes je trouve : après cuisson, sa chair donne des filaments fermes rappelant les spaghettis (d’où son nom !).
La préparer est simplissime : il suffit de la mettre entière au four, pendant ¾ d’heure à 1h15 en fonction de sa taille. Une fois cuite, coupez là en deux dans le sens de la longueur, retirez les pépins et grattez l’intérieur à l’aide d’une fourchette pour en retirer les spaghettis.

Ma recette phare : le gratin de courge spaghetti
Je récolte donc les spaghettis que je mélange à 2 œufs, 20 cl de crème liquide, sel, poivre, noix muscade et une poignée de fromage râpé, puis je mets au four pendant ½ heure.



Le potimarron :

(Mon préféré) Aussi appelé courge Hokkaido ou courge châtaigne car sa forme et son goût rappellent celui de la châtaigne, Il est originaire du japon et son importation récente en France a rencontré un franc succès.
Le petit plus pour les pressés : il n’est pas nécessaire de l’éplucher car sa peau fine est comestible, ce qui rend sa préparation très simple.

Ma recette phare : Le potiron rôti au four
Je coupe le potimarron en tranches relativement fines, je les pose sur une plaque à four et je les badigeonne d’huile d’olive et d’un (petit) filet de sirop d’érable (marche aussi avec du miel) + sel et poivre.
Je laisse cuire 30 minutes en les retournant à mi-cuisson (si besoin, remettre huile/sirop d’érable).



Leur intérêt nutritionnel :

Malgré leur saveur sucrée et leur chair souvent « farineuse » (surtout pour le potimarron), les courges sont des légumes peu sucrés et donc peu caloriques : selon les espèces, leur teneur calorique va de 15 à 30 calories au 100 g, avec une teneur en glucides allant de 3 à 5.5 g aux 100 g.  Ce qui permet de les accommoder d’ingrédients plus riches tout en restant raisonnable sur l’addition calorique finale.
Par ailleurs, ils regorgent de vitamines et minéraux : ceux dont la chair est la plus orangée sont en particulier très riches en bêta-carotène, vitamine bonne mine par excellence (et en ce moment ce n’est pas du luxe, les dernières traces du bronzage estival se sont bel et bien fait la malle).

Et les pépins ? 

Tout est bon dans le potiron ! Ne jetez surtout pas les pépins de vos courges, ils sont tous comestibles et sont bourrés de qualités nutritionnelles.
Ils sont notamment très riches en magnésium, en phytostérols (stimule les défenses immunitaires), en zinc, en acides gras essentiels.
Pour les consommer, nettoyez-les à l’eau douce, essuyez-les en les posant sur un sopalin, et disposez-les ensuite à plat sur une plaque de cuisson, que vous mettrez au four à 160°C pendant 45 minutes à 1 heure.
Vous pouvez ensuite les manger nature, les ajouter à vos salades, laitages, céréales ou encore les mettre dans vos pâtes à pain.









Tuesday, 13 October 2015

Manger gras pour maigrir?


C'est la promesse que fait Zana Morris, nutritionniste et coach sportive, dont le régime fait les choux gras (ahah) de la presse minceur depuis le printemps 2015.

Ma première réaction fut de me dire que, tiens, enfin un régime  qui n’est pas un régime à exclusion, un régime « sans » comme je les appelle. Un régime « avec » donc.

Sauf qu’en creusant un peu, le régime « gras » sous ses airs permissif, est en fait truffé d’interdits.

En quoi consiste-t-il ?

Il se déroule en 2 phases d’une durée totale de 14 jours, suivie ou non d’une troisième phase pour ceux qui souhaitent prolonger leur amaigrissement.

- une phase prétoxde 4 jours, qui consiste à préparer l’organisme à la consommation importante de gras. C’est donc une phase de transition pendant laquelle on diminue sa consommation de glucides et de protéines et on augmente la consommation de lipides. 
En pratique : haro sur les poissons gras, les oléagineux (noix, noisettes, amandes, pignons …), les avocats, les huiles et le beurre et dans une moindre mesure la crème fraîche et les fromages les plus gras, et on modère le plus possible les féculents, pain, produits sucrés et fruits.

- une phase Blitzde 10 jours : pendant laquelle on consomme quasi exclusivement des aliments lipidiques. Les aliments permis se résument à 2 groupes : les graisses (huiles, beurre, crème fraîche, fromage crémeux les plus gras) et les oléagineux (avocat, noix, pignons, noix de macadamia, graines de courges …). On peut s’octroyer des viandes et des poissons gras en petite quantité et quelques légumes les moins sucrés pour leur apport en fibres (laitue, cresson, épinards, haricots verts, concombre…).

En bref : on banni totalement le pain, les céréales, les féculents, les légumes sucrés, les fruits et bien entendu tous les aliments un tant soit peu sucrés.
- pour ceux qui souhaitent continuer à perdre du poids au delà de ces 14 jours, il faut réintroduire à raison de 2 fois par semaine (seulement) une petite portion des féculents à Index glycémique les plus bas, et quelques fruits les moins sucrés. Il est préférable, même ainsi, de prendre une supplémentation vitaminique.

Ses promesses :

Une perte de 5 kg en 14 jours !

Pour résumer :

A défaut d’un régime « avec » gras, ce régime est surtout un énième régime « sans » glucides.
Avec, à nouveau, la diabolisation des glucides, méchant nutriment qui provoque des montées d’Insuline, hormones qui serait à l’origine de tous les problèmes de poids.
Si le cheminement se tient (en supprimant totalement les glucides, l’insuline n’est que très peu secrétée par l’organisme, qui privé de son carburant le plus accessible se rabat sur les graisses), nous allons voir qu’en pratique l’amaigrissement est en fait surtout lié à une diminution du niveau calorique de l’alimentation.

Pour vous faire une idée, voici une journée type de la phase Blitz :

Petit-déjeuner : un œuf entier et le jaune d’un second œuf, pochés ou brouillés, mélangés à 15g de beurre. Servir avec un petit avocat. 
Déjeuner : 80 à 100g de saumon frais. En salade : 2 poignées de cresson, un demi-avocat saupoudré de 20 à 40g de pignons de pin.
Dîner : 140 à 200 g de bœuf sauté à la poêle dans un peu de beurre, avec du piment ou du poivre de Cayenne. Servir avec de la laitue et du guacamole.

Au-delà du fait que ce menu semble à peu près aussi digeste que de manger une plaquette de beurre à la petite cuillère, essayons de calculer le niveau énergétique de cette journée.

Le petit déjeuner, si tant est qu’on ne soit pas écœuré après deux bouchées, est le repas le plus calorique de la journée avec 647 calories.
Le déjeuner n’apporte quant à lui que 536 calories, et le dîner, tout juste 440 calories.
 Avec un total de 1630 calories sur la journée, sachant qu’un des points d’orgue de cette méthode d’amaigrissement est de manger quand on a faim et de s’arrêter quand on a plus faim (ou quand on est écœuré donc, ce qui doit en pratique arriver assez rapidement). (Dommage qu’ils ne se soient pas cantonnés à cet unique conseil plein de bon sens !)

Donc, 1600 calories maximum par jour, sachant que la femme lambda brûle entre 1800 et 2200 calories par jour, suffisent pour amorcer un amaigrissement. La perte de poids provoquée par ce régime serait-elle donc essentiellement liée à la diminution calorique qu’impliquent ces contraintes et ces exclusions ?

Les risques :

Hormis le fait que ce régime est tout à fait déséquilibré et carencé (en vitamines, minéraux et glucides), il a quand même comme inconvénient majeur, qu’il est très difficilement compatible avec nos habitudes alimentaires.
Le pays de la baguette et des pommes de terre.
Et puis, entre nous, le gras c’est bon quand c’est associé à des glucides non ? Du fromage ou du foie gras sans pain ? Et quid des pâtisseries, viennoiseries, du chocolat, des tartes salées … ?

Tout autant de tentations qu’il va être difficile de supprimer sur le long terme. Or, le problème de ce type de régime, basé sur l’exclusion des glucides (pour maintenir une glycémie basse et éviter la décharge d’insuline) est que le moindre écart peut anéantir des jours d’efforts.
L’organisme va se jeter sur les pauvres glucides ingurgités impulsivement, et l’insuline, trop contente de pouvoir enfin être utile, va être libérée en salves et s’empresser de stocker les graisses (absorbées en grand nombre) qui ne demandaient qu’à l’être.

Autre inconvénient (et de taille) :
Ce régime implique une vigilance à vie : les féculents et le pain ne doivent être consommés que deux fois par semaine, de même que les fruits sucrés. L’histoire ne dit pas clairement si les sucreries doivent être à jamais bannies …


Tout ça pour arriver à mon éternelle conclusion : plus un régime est strict/contraignant/fantaisiste et provoque un amaigrissement rapide, plus sa stabilisation est compliquée et les risques de reprise rapide sont importants. Inversement, un amaigrissement progressif, sans rupture avec nos habitudes alimentaires, qui ne génère ni faim ni frustration, a toutes les chances d’être définitif.   A bon entendeur 

Friday, 9 October 2015

Velib' et moi



Puisqu'il s’avère difficile de tenir le rythme d’un post quotidien avec un sujet aussi ciblé que l’alimentation, et comme j’ai pris goût à partager avec vous sur ce petit espace perso, je vais tâcher d’élargir (un peu) mes horizons.

Je vous parlais hier des différences de métabolisme entre les uns et les autres : et bien pour info, je fais plutôt parti de ceux qui, spontanément, brûlent peu (life is so unfair).

Je le sais parce que j’ai d’abord pu l’observer "cliniquement", comme je sais chiffrer assez précisément ce que je mange et que je pense aussi avoir une idée assez fiable de mes dépenses liées au sport. Résultats sur la balance à l’appui, je peux en déduire grosso modo mon métabolisme basal.
Hypothèse confortée, lors d’un stage en milieux hospitalier, pendant lequel j’ai eu l’occasion de le mesurer (mesure de la chaleur dégagée au repos par l’organisme pendant 30 minutes, dans un globe en plastique, nb : claustrophobes s'abstenir) : verdict sans appel, je fais partie des peu gâtés par mère nature.

J’ai donc dû me résoudre assez vite à combler ce métabolisme de base mou-du-genou par une activité physique un peu plus soutenue que la moyenne. Ce qui, en soit, n’a jamais été un sacrifice : j’ai été élevée avec 4 frangins, à coup de match de foot, basket, tennis voire rugby, et j’en ai gardé un besoin de me dépenser quotidiennement.

Besoin qui s’est avéré compliqué à satisfaire avec l’arrivée des enfants, couplée à mon boulot à temps plein : difficile de caler des séances de sport.

Mon sauveur ?

Le velib’ (aucune action promis) : il est arrivé à Paris l’année de la naissance de mon fils aîné (il y a 9 ans donc) et a été ma planche de salut. A ceux qui pensent que je n’avais pas besoin de velib’ pour faire du vélo quotidiennement : c'est pourtant le cas.
Dès lors qu’on n’a pas le même point de départ et d’arrivée, il est difficile de compiler avec un vélo perso. Or, quand on doit déposer un mouflet en poussette chez une nourrice à 15 minutes de chez soi, avant de partir travailler, et de rentrer directement chez soi le soir (parce que c’est notre moitié qui s’occupe du retour de la poussette), croyez moi : le velib' a beau être moche, lourd et plus proche du tank que du vélo, je l’ai tout de suite béni et adopté.

Neuf ans que dure notre histoire d’amour, avec des hauts et des bas :

-          - je le maudis parfois lorsque je dois faire 14 fois le tour du quartier pour trouver une place dispo (en pratique, ça reste très rare)  
-          - il me rend folle lorsque je m’y reprends à 5 reprises avant d’en trouver un qui : ne soit ni crevé, ni déraillé, avec une selle qui n’est pas bloquée à minima ou maxima, dont les 3 vitesses fonctionnent et dont le frein n’est pas cassé ...
-         -  je le déteste de toute mon âme lorsque je perds une pédale (au sens propre) à mi-parcours (oui ça m’est arrivé 2 fois !) : je vous mets au défis de pédaler avec une seule pédale, avec toute la bonne volonté du monde c’est peine perdue. 

Mais en 9 ans d’utilisation, à raison de deux trajets par jours, cinq jours sur sept, de six km chacun (interro surprise : vous avez 20 minutes pour me calculer le nombre de kilomètre que j’ai parcouru à dos de velib’), je peux vous dire que ces petites anecdotes désagréables sont loin d’entacher notre histoire fusionnelle.

Et puis à vélib', même aux heures de pointes, je n’ai jamais croisé de mains baladeuses, et rien que pour ça, je le chéri et le préfère cent fois au métro.

Et vous, vos astuces pour compiler vie de famille, vie professionnelle (et vie perso !) sans tomber dans la sédentarité la plus totale ?







 Selfie-vélib' place de la Bastille, à mi-parcourt de mon trajet quotidien.

Wednesday, 7 October 2015

Comment donner un coup de pouce à son métabolisme




Le monde se divise en deux catégories : ceux qui passent devant une boulangerie et prennent du poids juste en sentant l’odeur des viennoiseries, et ceux qui s’enfilent deux pains au chocolat sans prendre un gramme. (J’exagère pour la narration mais c’est à peu près ça).

Nous sommes bel et bien inégaux face à la prise de poids, de la même façon que mère nature nous a gratifié d’yeux marrons ou d’une crinière flamboyante, elle nous a doté d’un métabolisme plus ou moins paresseux.

Est-ce une fatalité ?

Sommes-nous donc, si tant est que nous fassions partie des pauvres feignants du métabolisme, condamnés à grossir ou à nous priver éternellement ?

Non, ouf !

D’une part, un métabolisme bas n’est pas une fatalité, et d’autre part, je vous rappelle que notre organisme est une super machine, qui est censé nous indiquer parfaitement ce dont on a besoin.
Ce qui veut dire que ceux qui brûlent naturellement moins de calories, doivent théoriquement avoir moins faim et être plus vite rassasiés que les autres énervés du métabolisme. Ainsi, manger moins ne devrait donc pas être une frustration pour eux.

Comment booster son métabolisme l’air de rien (ou presque) ?

  •  En le forçant à lutter contre le froid. Attention, il ne s’agit pas de sortir en t-shirt en plein hiver, mais vous pouvez par exemple : baisser d’un ou deux degré la température de votre appartement notamment de votre chambre (en plus ça fait faire des économies de chauffages !), voire dormir la fenêtre ouverte.
  •  Dans le même ordre d’idée : une simple douche fraîche ferait brûler presque 100 calories à votre organisme (et c’est bon pour la peau).
  •  Faites du sport régulièrement : ok, rien de révolutionnaire là-dedans : faire du sport fait brûler des calories. Mais au-delà de ça, faire du sport régulièrement vous permet d’augmenter votre masse musculaire, et le muscle est très friand de calories (contrairement à notre masse grasse qui est totalement inerte, la feignasse). Ainsi, une femme plus musclée qu’une autre (à poids égal) va brûler davantage de calories, même dans les bras de Morphée.
  •   Faites plusieurs petits repas : chaque repas met en route la digestion, qui engendre une dépense calorique. Attention, il ne s’agit pas de manger d’avantage, mais juste de répartir notre alimentation sur 4 repas plutôt que sur 3, voire 2 pour certains.
  •  Dormez suffisamment : déjà parce que vous évitez un stress à votre organisme en lui laissant le temps de régénérer ses cellules, et le stress pousse non seulement à grignoter, mais aussi à stocker. Mais aussi tout bêtement parce que, plus votre temps de sommeil est long, plus  votre temps d’éveil est court et moins vous avez l’opportunité d’avoir faim et de grignoter.
  •  Mangez suffisamment, et surtout ne diabolisez pas les féculents et le pain ! Comme expliqué précédemment, l’organisme a une grande faculté d'adaptation pour faire face aux difficultés qu’il rencontre. Si vous le privez d’énergie sur le long terme, et plus spécifiquement de glucides, il va finir par ajuster ses dépenses à ses apports en brûlant moins.
  • Mangez épicé : les épices stimulent le système digestif et contribue donc à augmenter la dépense calorique lors de la digestion. 

Je ne pourrais pas conclure sans ma sempiternelle recommandation de base : écoutez les signaux que vous envoie votre corps, ils sont les meilleurs indicateurs de vos besoins caloriques !

Tuesday, 6 October 2015

Les idées reçues



Aujourd’hui, pour alterner les billets techniques et pas forcément très digestes, avec d’autres plus légers et ludiques, j’ai décidé de vous faire la liste des idées reçues les plus tenaces, celles qui ressortent le plus fréquemment en consultation ou au hasard de discussions.

Le pain blanc est plus calorique que le pain complet.

C'est faux. Le pain blanc a certes, un index glycémique plus élevé, et sera donc moins rassasiant que le complet, mais il n’est pas pour autant plus calorique.

La viande rouge est toujours plus grasse que la volaille.

Faux : de nombreuses partie du bœuf (steak, rumsteck, tournedos …) sont aussi maigres que de la volaille.

Le sucre roux est meilleur pour la santé que le sucre blanc.

Faux : La couleur du sucre est liée à son raffinage. Le sucre roux étant moins raffiné, il contient plus d’impuretés mais il est tout aussi sucré et dépourvu de vitamines que le blanc.

A poids égal, les biscottes sont moins caloriques que le pain

Faux, c’est même l’inverse. La biscotte est du pain « séché », on lui a donc retiré l’eau qu’il contenait pour en améliorer la conservation. Mais l’eau étant acalorique, la supprimer revient à augmenter la densité calorique de l’aliment.

Le beurre est plus calorique que l’huile.

C’est faux encore : le beurre est une émulsion de matières grasse (80%) et d’eau (20%), alors que l’huile contient 100% de matière grasse. Ainsi, 10g de beurre = 72 calories, et 10g d’huile = 90 calories.

Le fromage blanc maigre est plus pauvre en calcium que le fromage blanc gras.

C’est faux. L’écrémage des produits laitiers n’a aucune incidence sur leur teneur en calcium. En revanche, la vitamine D (qui aide à fixer le calcium) diminue avec la teneur en matière grasse : un fromage blanc ou un yaourt à 0% n’en contient donc plus du tout.

Une confiture ‘sans sucre ajouté’ n'apporte pas de sucre.

C’est faux : la notion «sans sucre ajouté » ne concerne que le saccharose (sucre en morceau). Ainsi, ces confitures sans sucre ajoutées contiennent déjà le sucre des fruits, et sont en plus enrichies en sirop de fruits concentrés. Elles restent moins sucrées que les confitures allégées en sucre, mais de façon peu significatives.

Les poissons les plus gras sont moins gras que les viandes les plus maigres.

Tout à fait faux. Les poissons gras (saumon, sardines, maquereau) sont beaucoup plus gras que les viandes maigres (volailles, tournedos, filet mignon …).

L'huile d'olive est moins grasse que les autres huiles.

Pas du tout, toutes les huiles contiennent 100% de matière grasse et sont donc aussi caloriques les unes que les autres.

Le chocolat noir à 70 % de cacao est moins calorique que le chocolat au lait.

C’est faux. Le chocolat, aussi noir soit-il, apporte autant de calories que le chocolat au lait. Le premier est plus riche en gras, le second en sucre, mais le total calorique est sensiblement le même.

Les bonbons et les chewing-gums sans sucre n’apportent pas de calories.

C’est faux. La notion « sans sucre » des bonbons et chewing-gum porte en fait sur le caractère non cariogène des sucres qu'ils contiennent. Ils ne contiennent donc pas de glucose ou de saccharose, mais des polyols, et sont seulement 1/3 moins calorique que les bonbons ordinaires.

Un verre de soda est plus sucré qu’un verre de jus d’orange sans sucre ajouté.

C’est faux, sous ses airs innocents, le jus d’orange (comme tous les jus de fruits d’ailleurs) apporte autant de sucre (et donc de calories) qu’un verre de soda. Certes, le jus d’orange, s’il est fraichement pressé, apporte des vitamines et des minéraux que ne contient pas le soda, mais leur incidence sur le poids est la même.

Une petite assiette de pâtes (200g) avec un coulis de tomate est plus calorique qu'une salade verte bien assaisonnée (2 cuillères à soupe d'huile d'olive).

C’est faux, ces deux assiettes apportent à peu de chose près la même quantité de calories. La différence ? L’assiette de pâtes est beaucoup plus rassasiante (surtout cuites al dente), car riche en glucides complexes.

Un kiwi est plus riche en vitamine C qu’une orange.

Faux encore ! Si 100g de kiwi apportent davantage de vitamine C que 100g d’orange, un kiwi apporte moins de vitamine C qu’une orange (qui pèse le double).

Si vous en avez d'autres sous le coude, ou des questions pour lesquelles le doute persiste, n'hésitez pas!

Bonne journée à tous

Monday, 5 October 2015

Régime IG, régime miracle?




L’index glycémique (IG de son petit nom) fait beaucoup parler de lui, à l’instar du célèbre régime IG qui fait de plus en plus d’émules.
Il suffirait de choisir ses aliments en fonction de leur Index glycémique pour que les problèmes de poids ne deviennent qu’un lointain souvenir. Si simple que ça ?


Définition 

L’index glycémique est un indice permettant d’évaluer
 la capacité d’un aliment à élever le taux de sucre du sang (la glycémie), après son ingestion. Plus cet index est élevé, plus la hausse du taux de sucre sanguin est importante et rapide.
Il est calculé par rapport à un aliment de référence (le glucose pur ou le pain blanc en fonction des tables) qui a le pouvoir hyperglycémiant  le plus élevé, et auquel on attribue l’index glycémique de 100.

Pourquoi est-il important ?

Plus un aliment a un index glycémique élevé, plus son ingestion va provoquer une élévation brutale de la glycémie (pic de glycémie). Ce taux élevé de sucre dans le sang va alors être naturellement « contré » par l’organisme qui va réagir en sécrétant l’hormone hypoglycémiante appelée insuline (NB : Plus la glycémie est augmentée rapidement, plus l’insuline est secrétée en quantité importante).
Cette  « décharge » d’insuline risque ainsi de provoquer rapidement une baisse importante de la glycémie, c’est le phénomène d’ « hypoglycémie réactionnelle » (dont je vous parlais précédemment), à l’origine des « coups de pompes » et fringales de sucre. Par ailleurs, l’insuline est également une hormone qui, en grande quantité, facilite le stockage des graisses.
Pour résumer : les aliments à fort index glycémique sont susceptibles d’augmenter l’appétit et de favoriser la prise de poids, quand à l’inverse, ceux à faible index glycémique auront un effet satiétogène (rassasiement sur le long terme) plus important et seront plus difficilement stockés.

Classification :


On considère qu’un IG est :
-       faible lorsqu’il se situe entre 0 et 55 (légumes secs, produits laitiers, la plupart des légumes, pommes, poires, agrumes …)
-       moyen lorsqu’il se situe entre 56 et 69 (semoule, riz blanc, betterave, banane, ananas…)
-       élevé quand il est au-dessus de 70 (frites, purée de pomme de terre, riz cuisson rapide, baguette, pastèque, melon …)

Est-il toujours le même pour un aliment donné?


Non, et c'est bien ce qui commence à rendre les choses plus compliquées. Pour un même aliment, l’IG peut varier significativement en fonction de plusieurs facteurs (dits, facteurs de variation) :
-       La cuisson : plus un aliment cuit longtemps, plus sa digestion sera rapide et son index glycémique élevé. Ainsi, la cuisson al dente est préférable pour un IG plus bas.
-       La texture de l’aliment : un aliment entier ou en gros morceaux aura un IG plus bas que le même haché, en purée ou râpé. Ainsi, préférez une pomme de terre cuite entière qu’une purée de pomme de terre.
-       Les autres aliments du repas : si tant est que l’aliment en question ne soit pas consommé isolément dans la journée, mais au cours d’un repas, la composition des autres aliments de ce repas va influencer son IG. 
En pratique : l’association de protéines, de lipides ou de fibres a tendance à réduire l’absorption des glucides et donc de baisser l’IG.
Ainsi, consommer une viande ou un poisson, avec vos pâtes réduiront leur IG. Et y ajouter un filet d’huile le réduira encore d’avantage.
-       La pré-cuisson : les pâtes ou le riz à cuisson rapide, sont en partie précuits : ils ont donc un IG plus élevé que les autres.
-       Certains procédé de fabrication des aliments : les céréales soufflés (riz soufflés, maïs soufflés), les pains grillés (biscottes, pains suédois, cracottes), les aliments lyophilisés ou déshydratés (purée en flocon). Ces procédés de fabrication provoquent une « explosion » des molécules d’amidon en plusieurs petites molécules de glucose, plus vite digérées et absorbées. Leur IG en est très augmenté.
-       L’affinage des céréales : dès lors qu’on enlève les enveloppes des céréales dans lesquelles se trouvent la grande majorité des fibres, on en augmente l’index glycémique. Ainsi, du blé complet, des pâtes complètes, du riz complet, du pain au son ou aux céréales ont un IG plus bas que leurs homologues affinés (pain blanc, riz blanc, pâtes blanches etc …).

Enfin, l’IG d’un même aliment peut aussi varier d’une personne à une autre. C’est ce qui explique les grandes variations des tableaux de classement d’index glycémique que l’on trouve et le fait qu’il n’y en a pas un seul, universellement reconnu.

La charge glycémique  

Attention, on parle beaucoup de l’index glycémique, mais très peu de la charge glycémique qui est en fait plus déterminante.
En effet, la notion d’index glycémique d’un aliment reflète la  qualité  des glucides mais elle ne prend pas du tout en compte la  quantité  des glucides qu’il contient.
C’est pourquoi a été inventé le concept de charge glycémique, qui associe l’IG d’un aliment et son taux de glucides.
Pour expliquer concrètement : un aliment peu sucré mais qui a un index glycémique élevé (exemple le melon), va beaucoup moins augmenter la glycémie  qu’un aliment très sucré ayant un index glycémique bas (exemple : le sirop d’agave).
Ce qui est dommage parce que ce tableau des IG peut provoquer des amalgames et la diabolisation d’aliments pourtant très intéressants. Je vois ainsi beaucoup de personne ayant bannis le céleri ou le navet ( ?) parce qu’ils ont un IG très élevé. Je vous mets au défi de vous provoquer un pic de glycémie et d’insuline en mangeant du navet (même en vous resservant 3 fois !).

Finalement, bien ou pas ?


Si les aliments à faible IG semblent effectivement être un choix judicieux, en terme de santé et de contrôle du poids, le régime IG est plutôt compliqué de mise en oeuvre.
Déjà, le tableau de classification des aliments en fonction de leur IG est extrêmement dense, et y trouver l’aliment recherché peut s’avérer fastidieux.
De plus, comme expliqué ci-dessus, l’index glycémique est une notion à modérer, d’une part parce que c’est la charge glycémique qui est en fait la plus pertinente, et d’autre part parce qu’il y a tous les facteurs de variations qui peuvent changer la donne.
Au final : une mise en application compliquée et donc un résultat incertain.

Les dérives

Comme toujours avec les régimes à listes d’aliments « autorisés » et « interdits » : ils poussent à suivre aveuglément des règles et à en oublier le bon sens (faim, satiété, plaisir de manger).
Le risque : manger une double ration de quinoa ou de riz sauvage (à IG bas) en toute bonne conscience, alors qu’une assiette de pâtes blanches (certes à IG plus élevé mais au même niveau calorique) aurait été suffisante et peut-être mieux appréciée.

Pour conclure, je dirais, sans surprise, que s’il peut être bénéfique de privilégier les aliments à IG bas pour contrôler son poids, attention de ne pas oublier pour autant les notions fondamentales de plaisir gustatif, variété de son alimentation et respect de ses sensations alimentaires ! (comment ça je radote ?)





Friday, 2 October 2015

Cher apéro-dînatoire



Le weekend arrive, sous le soleil à Paris (une fois n’est pas coutume), j’ai bien envie de prolonger une dernière fois cet été-indien à coup d’apéro dînatoire.

Je ne sais pas ce qui me plait autant dans cette formule, si c’est le fait de « grignoter » avec tout ce que ça implique de régressif (avec les doigts) ou de transgressif (c’est pas bien de grignoter, on nous le serine à longueur de journée), ou si c’est l’orgie de saveurs différentes, la possibilité de goûter à tout et de ne pas se cantonner à un plat unique, aussi bon puisse-t-il être.

Les deux sans doute, mon général !

Bref, entre l’apéro et moi c’est une grande histoire d’amour, que je cherche continuellement à entretenir à coup de nouvelles recettes.

Personnellement, je suis particulièrement friande des dips et tartinades, ces petites sauces ou purées, dans lesquelles on peut tremper des bâtonnets de légumes (carottes, concombres, fenouil, chou-fleur, céleri …) ou des gressins, ou encore à tartiner sur des toasts.

Mes incontournables sont :

-        -   La sauce au roquefort/ciboulette : je mélange du roquefort écrasé et des petits suisses (je choisis personnellement les ½ écrémés, parfait compromis goût/calories à mon avis), de la ciboulette ciselée, sel et poivre.

-          - La tartinade au maquereau ou au thon : une boîte de maquereau (au vin blanc par exemple ou encore à la moutarde) ou une de thon (au naturel), une cuillère à café de moutarde à l’ancienne et une autre de moutarde fine, 2 petits suisses, une échalote finement émincée et de la coriandre fraîche émincée.

-          - La tartinade au saumon fumée : 2 tranches de saumon fumée coupée en petits dés, le jus d’un citron, un petit suisse et de la ciboulette émincée.

-         -  Le caviar d’aubergine : une aubergine cuite entière au four, dont je prélève la chair à la petite cuillère et la mixe avec un filet d’huile d’olive, une pointe d’ail et du sel/poivre.

-          - Le "tzatziki" : (surement pas traditionnel d’où les guillemets) que je fais avec un fromage frais (type saint-morêt), du concombre haché, de la menthe et de la coriandre ainsi qu’une petite gousse d’ail.

-         -  Le guacamole : purée d’avocat bien relevé d’épices, un petit oignon frais finement émincé, de la coriandre et un jus de citron vert (j’y ajoute parfois une demi-tomate grossièrement hachée).

Bref, rien de très sorcier ni de très révolutionnaire, mais si vous avez des recettes de dips qui changent un peu, je suis preneuse !

Pour le reste, je trouve que les makis et les rouleaux de printemps se prêtent parfaitement  l’exercice de l’apéro-dînatoire : ça se picore facilement, on peut varier les recettes à (presque) l’infini, c’est joli et c’est bon !

J’aime bien, notamment, revisiter le rouleau de printemps en y mettant du saumon, ou du poulet, des avocats, des noix de cajou et tout en conservant les traditionnelles herbes fraîches (menthe et coriandre) sans qui le rouleau de printemps n’en est plus un.

Ces quelques lignes ne sont pas très instructives sur le plan diététique je vous le concède,  c'est pourquoi je vous précise que ces petites suggestions de recettes sont des alternatives avantageuses aux rillettes, petits fours et autres saucissons/cacahuètes/plateaux de fromage plus traditionnels.
Attention cependant, les buffets peuvent pousser à manger trop, aussi n'oubliez pas de veiller à manger lentement et d'être attentif aux signaux de la satiété!

Sur ce, je vous souhaite un très diétético-gastronomique weekend.


1ere photo : un apéro dînatoire "les frites vertes" cet été 
2e photo : en pleine prépa de makis

Thursday, 1 October 2015

Le mythe des méchants féculents



Parmi la très longue liste d’idées reçues qui circulent sur la diététique, celle qui revient le plus souvent est sans conteste : les féculents et le pain font grossir.

Avec au top des phrases que j’entends multi-quotidiennement « je ne maigrirai jamais avec autant de féculent ».

Je ne compte plus le nombre de patients qui me supplient de supprimer le pain et les féculents, « au moins au début, pour que le poids décolle ».
Alors oui, certes, le poids décolle lorsqu’on supprime les féculents (si on ne les remplace pas par quelque chose de plus calorique ça va sans dire), c’est mathématique : on supprime une classe d’aliments qui apporte une certaine quantité de glucides et donc de calories (100g de féculents apportant environ 100 calories) le calcul est vite fait.

Pourquoi ne pas les supprimer alors ?

Déjà, et vous le savez désormais, je n’aime pas diaboliser un aliment et encore moins tout un groupe d’aliments.
Ensuite, on parle ici des féculents, qui apportent des glucides, et ces glucides sont le carburant des muscles et du cerveau. En tous cas, le carburant le plus facilement utilisable par l’organisme.
Si on prive l’organisme de son carburant, il le réclame en se manifestant : faim, baisse de tonus, faiblesse généralisée (coup de pompe), bref, tous les symptômes de l’hypoglycémie.
A la clé : des fringales de sucre, qu’on assouvit généralement à coup de boissons sucrées ou sucreries, qui apportent des sucres très rapidement utilisable par l’organisme. Ces sucres font remonter la glycémie en flèche provoquant un pic de glycémie (phénomène qui n’existe pas avec les féculents qui sont plus lentement assimilés), qui est à son tour à l’origine de la sécrétion en rush de l’insuline (hormone hypoglycémiante mais aussi qui favorise le stockage des graisses !). Ce pic d’insuline fait alors redescendre la glycémie aussi vite qu’elle est montée. C’est ce qu’on appelle l’hypoglycémie réactionnelle.
Et c’est un cercle vicieux avec à la clé du grignotage sucré et un stockage favorisé. (je schématise beaucoup mais dans les grandes lignes c’est ça)

Et ceux qui arrivent à les supprimer sans craquer ?

Oui, certains réussissent à supprimer les féculents et le pain sans ressentir de faim ou de manque.
Parce que l’organisme a une formidable capacité d’adaptation et développe d’ingénieux mécanisme de survie. Ainsi, quand on le prive sur le long terme de son carburant, il s’adapte en diminuant son métabolisme. Par exemple, une femme d’une trentaine d’années qui brûle théoriquement 2000 calories environ par jour, si elle ne mange plus que 1300 calories et sans glucide ou presque, va adapter progressivement son métabolisme à ses apports et ne brûler que 1300 calories par jour.
Un peu comme un écran d’ordinateur qui se met en veille quand on ne l’utilise plus pendant un moment.
Du coup, cette femme lambda, qui a supprimé les féculents et le pain de son alimentation depuis des années non seulement ne perd plus de poids mais en reprend progressivement.
Pourquoi ?
Parce que son métabolisme est effondré, et qu’avec toute la volonté du monde, si elle suit son régime strict 90% du temps, elle aura forcément une occasion, un repas plus riche, une invitation, une tentation de temps en temps, lors de laquelle son apport calorique et glucidique va augmenter.
Ces fameux glucides, carburant de l’organisme, dont il est constamment privé et sur lequel il va se jeter et stocker (sous forme de graisse bien sûr), en prévision d’une nouvelle disette.

Alors que la femme qui mange de tout et qui a un métabolisme normal va pouvoir faire des repas plus riches de temps en temps sans conséquences sur son poids.

Le mauvais coupable

Par ailleurs, diaboliser les féculents, qui sont finalement des aliments modérément caloriques mais rassasiants,  c’est un peu une solution de facilité. La solution semble simple, on connait bien les « coupables » et les supprimer n’est finalement pas si contraignant que ça.
Je me retrouve du coup souvent avec des personnes qui, trop occupées à éviter les féculents et le pain, ne se rendent pas compte que leur alimentation est « riche » par ailleurs (fromage, charcuterie, quiches ou tartes salées voire même pâtisserie).

De même, elles vont préférer choisir au restaurant, une salade composées (très assaisonnée, avec du fromage, des gésiers, des croutons, des avocats …) plutôt qu’une bavette avec une pomme de terre en papillote. Alors que la salade sera plus calorique mais nettement moins rassasiante.

Pour conclure, s’il peut être judicieux dans certains cas de réduire un peu les féculents et le pain quand on veut perdre du poids, gardez-vous bien de les supprimer au risque de dérégler la merveilleuse machine qu'est votre organisme. Bref, une fois de plus : mangez de tout !