Wednesday, 30 September 2015

Pitié Glamour!



Voilà, ce matin au détour de ma croisade quotidienne sur le net, en quête d'infos nutritionnelles (voire d'un ou deux potins juteux ou un check-up des nouvelles tendances mais je m'éloigne du sujet) bref, je sillonnais les méandre de la presse féminine et paf, je tombe sur cet article de Glamour qui me met bien entendu la puce à l'oreille.

"Quels fruits et légumes font perdre le plus de poids ?" donc.



Intéressant bien qu'un peu racoleur et pas tellement novateur, perdre du poids en mangeant des légumes.
Par définition, manger (ou boire) quoi que ce soit ne peut pas faire perdre de poids : bien que très peu caloriques, la consommation des légumes peu sucrés ne risque effectivement pas de faire "grossir", mais en aucun cas de faire maigrir non plus.

La conclusion de cet article très succin est édifiante : il faut manger du choux fleur, des brocolis, du radis et des légumes à feuilles vertes (à savoir tous les légumes les moins sucrés), et éviter la pomme te terre, le maïs et les pois ... qui sont des féculents (donc mathématiquement plus riches en sucre donc caloriques).
Les bras m'en tombent.

Déjà parce qu'on compare deux classes d'aliments qui ne sont pas équivalentes mais toutes deux importantes. (Et c'est reparti pour la diabolisation des féculents que je me tue chaque jour à réhabiliter auprès de mes patients)
Mais aussi parce qu'il a fallu une étude à l'université de Harvard pour arriver à la conclusion qu'un légume pauvre en sucre faisait moins grossir qu'un légume-féculent (??).
J'ai cependant dans l'idée que cette étude avait d'autres visées qu'un article résumé en quelques lignes dans la presse féminine, tout du moins je l'espère...

Sur ce, je vous laisse à vos radis mais vous supplie de ne pas arrêter la pomme de terre! (Promis je reviens très vite avec un article sur l'importance capitale des féculents, dont je peux déjà vous annoncer qu'un de leur grand atout est ... qu'ils sont bons!)



Tuesday, 29 September 2015

Mauvais le lait?



Pas une journée ne se passe sans que je reçoive une personne qui souhaite supprimer le lait de vache  de son alimentation. Les raisons invoquées : le lait de vache (et tous ses dérivés : fromage, yaourt…) serait  toxique, voire un véritable poison pour l’homme.  


Vous commencez à le savoir : je ne suis pro-rien, mais surtout anti-rien ! Aussi j’ai toujours un peu de mal avec les effets de masse consistant à montrer du doigt un aliment et le clouer au pilori.
Outre le fait que c’est « un peu facile » de désigner un coupable à tous nos maux inexpliqués, c’est surtout rarement justifié et souvent dommageable, surtout lorsque il s’agit d’un groupe d’aliments aussi répandu et intéressant sur le plan nutritionnel que les produits laitiers.


Le fait est que la machine est en route et que de plus en plus nombreux sont les adeptes du « sans lait de vache ».

Je vais donc essayer de démêler le vrai du faux et regarder les conséquences sur la santé de la suppression des produits laitiers dans notre alimentation.

Le lait de vache, uniquement pour les veaux ?

Ce qu’on dit : la vache ne produirait du lait que pour nourrir son petit jusqu’à la période de sevrage. De même chèvre, la brebis, et tous les autres mammifères de taille plus modeste seraient incriminés dans une moindre mesure, car leur corpulence serait plus proche de celle de l’homme et leur consommation moins aberrante.
Par extrapolation, le seul lait que l’homme serait susceptible de tolérer serait le lait maternel durant les premiers mois de sa vie et que par conséquent, le lait de vache serait à l’origine de divers problèmes de santé : migraines, asthme, allergies, intoxication à l’acide lactique, diabète, sclérose en plaque, rhumatismes, cancers et bien d’autres encore.

Ce que j’en pense : il faut d’abord souligner que contrairement à la vache, l’homme est un omnivore et non pas un herbivore et que son organisme est adapté pour digérer et métaboliser d’une part des aliments d’origine animale (dont le lait) et d’autre part des aliments d’origine végétale. La théorie du lait de vache exclusivement destinée au veau n’est donc pas très aboutie.

Toutes les accusations ci-dessus ne sont basées sur aucune étude scientifique réelle et probante, et les organismes de santé, comme l’OMS (Organisme Mondiale de la Santé), l’ancienne AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments), l’Agence Nationale de sécurité Sanitaire, n’ont jamais publié d’études incriminant les produits laitiers, et au contraire, continuent de préconiser leur consommation régulière pour un apport suffisant en calcium.
J’entends d’ici les plus virulents dire que ces organismes de santé sont financés par l’industrie du lait : je dirais juste qu’il n’est pas illogique que l’industrie du lait finance des études scientifiques sur les effets du lait sur la santé (ils prêchent pour leur paroisse !), mais de là à dire que les organismes de santé falsifient les résultats, c’est autre chose.  D’une manière générale, je ne suis pas bonne cliente des théories complotistes

Le lait favorise le cancer ?

Pour ses détracteurs, le lait de vache serait incriminé dans certains cancers, notamment de la prostate et du sein. Mais plusieurs études montrent tout et son contraire : si certaines mettent en évidence une incidence de la consommation du lait sur la fréquence de ces cancers, d’autres leur trouvent au contraire un effet protecteur !

Ce qu’en pensent les instituts de santé : en attendant des résultats plus probants, le Ministère de la santé, l'institut de veille sanitaire et le conservatoire national des Arts et métiers ont publié un article « Alimentation, nutrition et cancer : *vérités, hypothèses et fausses rumeurs », dans lequel on peut lire à propos des accusations sur le lait responsable de cancers :

« Cette idée fausse véhiculée par quelques gourous pseudo scientifiques est particulièrement importante à battre en brèche, compte tenu du fait qu'elle peut amener certains consommateurs à abandonner la prise de ces sources majeures de calcium, nutriment essentiel intervenant, entre autres, dans la minéralisation osseuse. On ne peut en aucun cas mettre en accusation le lait et les produits laitiers en terme de risque de cancer. A l'inverse, on recommande de consommer trois produits laitiers par jour ! ».

Le lait responsable des maladies cardio-vasculaires ?

Certes, le lait entier, le fromage et les laitages gras sont riches en acides gras saturés qui sont les « mauvaises graisses » incriminées dans les maladies cardio-vasculaires.

Certes, mais pour limiter le risque de maladies cardio-vasculaires, il faut avant tout limiter la consommation de charcuteries, viandes grasses, plats en sauce, fritures, matière grasse (notamment beurre et crème fraîche), biscuits et desserts gras.

Bien entendu, il faut également limiter (sans supprimer) la consommation de produits laitiers gras : fromage, lait entier, yaourt enrichi à la crème (type Fjord), fromage blanc gras (40 % MG sur extrait sec), chantilly…
Mais les produits laitiers demi-écrémés sont de très bons compromis. Ils sont aussi riches en calcium et en protéines mais moins gras.

L’allergie  aux protéines du lait de vache ?

L’allergie aux protéines de lait de vache existe, mais elle ne concernerait environ que 3% des enfants de moins de 1 an, et disparaîtrait vers 4 ou 5 ans. Le traitement est alors sans appel et consiste en une exclusion totale des produits à base de lait de vache, qui peuvent par contre être remplacés par d’autres laits animaux (chèvre, brebis …).

L’intolérance au lactose du lait ?

L’intolérance au lactose est, pour le coup, bien réelle et relativement fréquente. Elle a pour origine une déficience en lactase (enzyme de digestion du lactose), le lactose étant le sucre contenu dans les produits laitiers.

L’Europe est le principal continent où les adultes digèrent le lactose, et les intolérants au lactose en Europe sont essentiellement les immigrés et leurs descendants.
En effet, 80 à 100 % des habitants d’Afrique du sud, d’Asie et d’Amérique latine sont intolérants.

Les symptômes apparaissent environ 30 minutes après l’absorption et se traduisent par des troubles digestifs  (diarrhées, douleurs, crampes abdominales …).

Que faire si vous êtes intolérants ? : vous pouvez opter pour le yaourt, le fromage blanc et le fromage qui sont partiellement, voire totalement dépourvus de lactose.
En effet, le lactose présent dans le lait, est en grande partie transformé en acide lactique dans le yaourt et en caséine dans le fromage blanc et il n’y en a plus du tout dans le fromage qui est donc parfaitement bien toléré.

Notez par ailleurs, que le lactose du lait est bien mieux digéré quand ce dernier est consommé avec des céréales (gâteau de semoule, riz au lait, entremets…).

Par ailleurs, suite à cette vague d’ « anti-lactose », quasiment toutes les marques de lait proposent un lait « délactosé », comme le Matin Léger de Lactel.

Faut-il choisir du lait et des produits laitiers bio ?

Le lait bio (et les produits laitiers qui en découlent) provient du mammifère nourri avec des herbes sans pesticides, vivant dans des conditions privilégiées et n’ayant pas de traitements antibiotiques, voire hormonaux, ce qui semble tout bénéfices ! Je relativise pour ce dernier point (traitements antibiotiques et hormonaux), la législation française est très vigilante sur la qualité du lait (même pour le lait non bio produit en France). 

Malgré tout, vous ne souhaitez pas consommer de produits laitiers ?

L’intérêt nutritionnel des produits laitiers réside surtout dans leur richesse en calcium mais aussi en vitamines A et D. S'il est possible de se passer des produits laitiers en compensant leurs apports nutritionnels, ce n'est pas si simple que l'on voudrait nous faire croire.

- Compenser le calcium des produits laitiers : le besoin journalier se situe entre 900 et 1200 mg. Vous pouvez couvrir ce besoin en buvant 1,5 litre d’eau minérale riche en calcium (Hépar® ou Contrex®). Les bémol : la biodisponibilité du calcium des eaux minérales n'est pas établie, et la consommation journalière d'eau calcique a un coût et une logistique!
Vous pouvez également avoir recours au lait végétaux (riz, amande, avoine, épeautre …), en gardant bien à l’esprit qu’ils sont naturellement très pauvres en calcium et qu’il faut donc les choisir « enrichis en calcium » (ce qui est de plus en plus fréquemment le cas). Cette solution reste approximative pour moi, dans la mesure où consommer des aliments "enrichis" en calcium me semble un paradoxe (on crie aux dangers des aliments trafiqués et transformés) quand des aliments en sont naturellement bien pourvus.

A ceux qui me disent qu’ils compensent le calcium du lait en mangeant des amandes, je réponds qu’il faudrait 350 g d’amandes (quantité nécessaire pour apporter les 900 mg de calcium dont on a besoin quotidiennement) apportant 2200 calories, pour pouvoir atteindre les besoins calciques quotidiens. Soit un apport calorique supérieurs aux besoins journaliers d’une femme de 30 ans, rien qu’avec les amandes...

- Compenser les vitamines A et D des produits laitiers : pas de panique de ce côté là, vous les trouvez aussi dans le beurre et les poissons gras.

Pour conclure, une fois de plus, si je ne diabolise pas les produits laitiers, je ne les portes pas, aveuglément, aux nues non plus.
Pour avoir une alimentation équilibrée, un poids stable et une bonne santé : mangez de tout en quantité raisonnable et variez au maximum vos menus.

Monday, 28 September 2015

Parle moi de toi


Un mois maintenant que je vous parle de diététique à tout va, de façon un peu mécanique et pas très personnelle il parait.
Ma plus grande fan et meilleure amie m'a glissé de me présenter, "ça se fait" elle m'a dit, "il faut qu'on puisse savoir qui nous parle pour mieux s'identifier". Et elle m'a confectionné une série de questions, auxquelles j'ai essayé de répondre.

-          Quel âge, situation familiale, où habites-tu?


Je suis une parisienne de 30 ans et des brouettes et j’ai deux enfants : un garçon de 9 ans à tendance hyperactive et une fille de 6 ans hyper-volubile. Je suis aussi dotée d’un beau-fils de 16 ans hyper swag, et d’un mari hyper connecté.

 Pourquoi es-tu devenue diététicienne, est-ce que c’est ce que tu voulais faire quand tu étais petite ?

Vers l’âge de 10 ans, on a découvert à mon frère (de 12 ans) un cholestérol au plafond. Branle-bas de combat à la maison (enfin surtout dans la cuisine), et sensibilisation de tout le monde sur la question, le cholestérol si précoce étant forcément héréditaire, tout le monde était concerné par le régime. C’est ainsi que je me suis intéressée aux aliments et à ce qu’ils contenaient.
Pour la petite histoire : on s’est rendu compte quelques mois plus tard (lors d’un contrôle sanguin) que mon frère avait en réalité un cholestérol tout à fait normal et qu’il s’agissait seulement d’une erreur de décimale …
Mais de mon côté, la machine était en route et mon intérêt pour l’alimentation a été crescendo.

-          Pourquoi avoir décidé d’en faire un blog ?

Parce que j’aime écrire, et que c’est un sujet qui me passionne. L’alimentation et la diététique ne sont pas que mon métier, ils sont devenus une partie de moi.

-          Est-ce que tu fais face à des « crises » alimentaires dans ton quotidien ? Si oui, lesquelles ?

Non, j’ai la chance d’avoir toujours eu un rapport assez sain avec la nourriture. Je pense que l’éducation alimentaire que l’on reçoit enfant joue un rôle important : on ne m’a jamais ni forcée, ni privée de manger. La nourriture doit rester à sa place : ni une récompense, ni une punition, elle a pour but de nous apporter ce dont on a besoin pour grandir et pour vivre. Et les repas doivent être des moments de partage conviviaux.  Je ne mange jamais seule sauf si je n’ai vraiment pas le choix.

-          Est-ce que tu as déjà été au régime ?

Non, pas depuis mes 10 ans et cette « fausse alerte » cholestérol. Et même là, ce n’était pas à proprement parler un régime mais juste un contrôle des aliments.
En revanche, comme certainement beaucoup de jeunes filles, j’ai surveillé mon alimentation à l’adolescence, quand j’ai constaté que les goûters tartines de nutella/gâteaux/jus de fruits étaient moins dénués de conséquences qu’avant. Mais même à ce moment-là, je n’ai pas suivi de régime précis, et ai continué à m’intéresser aux aliments, à ce qu’ils apportaient et comment les consommer judicieusement.
Après mes études de diététique, je me suis mise à manger, naturellement, selon les principes de l’équilibre alimentaire à savoir dans les grandes lignes : des légumes, une protéine, du pain ou des féculents, un fruit et un produit laitier à chaque repas.
Jusqu’à ce que je m’intéresse à la méthode Zermati (grâce au blog de Caro il y a 7 ans). Cette méthode a été pour moi une vraie révélation et a marqué un grand tournant dans ma façon d’aborder la diététique et le surpoids.
A partir de là, mon alimentation a été plus spontanée et décomplexée : si  je n'ai plus faim pour un yaourt, tant pis je ne le prends pas, et non, il ne va pas me tomber un os.

-          Comment est-ce que tu gères la prise de poids ?

J’ai un poids assez stable à plus ou moins 3 kilos près sur l’année. Quand je suis sur ma fourchette haute, j’essaye de reprendre les principes de Zermati (je mange quand j’ai vraiment faim, en pleine conscience, et j’arrête dès que je n’ai plus faim).

-          Quel est ton plat préféré ?

Je suis une vraie amatrice de cuisine asiatique, avec une prédilection pour le Thaï (merci la salade de papaye, les curry verts et le riz gluant).
Sinon, je suis une grande adepte des apéro-dînatoires : j’adore manger plein de petites choses différentes et je suis passée maître dans l’art de préparer des dizaines de petites bouchées, dips, verrines, tartinades etc (avec une bonne bouteille de vin, ça va sans dire)

-          Est-ce que tu t’interdis certaines choses parce que c’est vraiment trop décadent ?

Pas vraiment. Ma devise est que rien qui soit bon en bouche ne peut être vraiment mauvais pour moi ! J’ai la chance d’aimer naturellement manger sain (je ne PEUX pas faire un repas sans légumes, non pas par déformation professionnelle que parce que ce serait comme un repas sans sel : triste !) en revanche, je suis une vraie gourmande.
Ma faiblesse décadente : les biscuits apéro et autres chips (un peu évoluées quand même) : pois wasabi, mélange japonais, chips aux légumes (aussi grasses et caloriques que les autres mais tellement meilleures) …

-         Que donnerais-tu comme conseil pour avoir un état d’esprit « décomplexé » face à l’alimentation ?

              "Aucun aliment n'est mauvais tant qu'il est dégusté avec faim et plaisir."







Thursday, 24 September 2015

Régimes veggie, vegan et équilibre alimentaire




Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, je suis entourée de personnes qui souhaitent écarter les protéines animales (en particulier la viande) de leur alimentation.
Les raisons qui reviennent sont : la cause animale, le soucis d’écologie, le souci de santé (toxines et graisses saturées contenues dans la viande), le goût (ou plutôt dégoût en l’occurrence) mais aussi le poids.


J’y reviendrais mais si les deux premières raisons sont louables et la troisième discutable, la dernière en revanche est illusoire.

La question que l’on peut donc légitimement se poser : Est-il possible de manger équilibré en excluant toute une catégorie d’aliments ? Quels sont les risques de carences ? Et les enfants peuvent-ils suivre ce régime sans risquer de ralentir leur croissance ?

Qu’est-ce que le végétarisme (régime veggie) ?

Il y a plusieurs « degrés » de végétarisme, mais le plus large et répandu est : l’ovo-lacto-végétarisme. C’est donc la suppression de toute chair animale (de la viande, à la charcuterie, aux abats en passant par la volaille et le poisson). Il conserve en revanche les œufs.

Il y a aussi les lacto-végétariens(qui excluent les œufs mais conservent les produits laitiers), les ovo-végétariens(excluent les produits laitiers et incluent les œufs) et également les plus souples qui conservent les poissons, mollusques et crustacés : ce sont les pesco-végétariens.

Enfin, il y a également les plus « radicaux », qui suppriment les œufs et le lait et qui sont, non plus des végétariens mais des végétaliens (ou vegans). Je ne vous cache pas que le végétalisme pur et dur est plus rare, très contraignant et difficilement compatible avec une alimentation équilibrée et sans carences.

Certaines personnes, plus souples et modérées ne suppriment que la viande rouge et gardent les volailles et les produits de la mer. Ils ont considérés comme semi-végétariens.

Peut on manger végétarien et équilibré?

La réponse, même si elle est à moduler en fonction des types de végétarismes (voir ci-dessus) est oui !
Si un végétarien devra probablement davantage se pencher sur son menu et diversifier son alimentation pour couvrir tous ses besoins, ça reste un exercice tout à fait réalisable. 

Qu'apporte la viande que n'apporte peu ou prou les autres aliments?

Les protéines :

Je vous épargne le cours de physiologie sur le rôle des protéines dans l'organisme, mais il est bien réel. Les protéines sont composées d’acides aminés : certains synthétisés par notre organisme, et d’autres ne pouvant être apportés que par notre alimentation, ce sont les acides aminés essentiels.

Les protéines ne sont pas l'apanage des produits animaux, puisque les végétaux en contiennent aussi. Elles ne sont pourtant pas tout à fait identiques. On distingue donc :

Les protéines animales (contenues dans la viande, le poisson mais aussi les produits laitiers et les œufs) sont de bonne qualité nutritionnelle car elles contiennent l’ensemble des acides aminés essentiels et sont donc parfaitement assimilées par l’organisme. Le bémol : elles peuvent être accompagnées de graisses saturées (viandes grasses charcuteries) et de toxines (urées, acide urique, métaux lourds).

Les protéines végétales (contenues dans les légumes, les céréales, les légumineuses et les graines). 
Hormis le soja et ses dérivés (tofu, tempeh, tamari) qui possèdent des protéines quasiment aussi bien équilibrées que les protéines animales, les protéines végétales ne contiennent pour la grande majorité pas tous les acides aminés essentiels et sont donc de moins bonne qualité nutritionnelle.
En revanche, certaines associations judicieuses permettent, grâce à un mécanisme de complémentarité,  de palier à ce problème (voir plus bas « les bonnes associations »). Par ailleurs, elles ont l’avantage d’être souvent associées à des éléments nutritivement intéressants : fibres, vitamines, minéraux…

Les bonnes associations pour une complémentation parfaite :
Si aucun végétal (à part le soja) ne possède l’intégralité des acides aminés essentiels, nécessaire à leur utilisation par l’organisme, la nature est bien faite car les richesses des uns comblent les lacunes des autres par un phénomène de complémentation.
Concrètement : les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges ou blancs etc.) et les céréales (blé, riz, avoine, seigle, sarrasin, millet…) se complémentent parfaitement.
Vous pouvez ainsi vous faire des recettes associant : riz et haricots rouges (chili con carné végétarien), semoule et pois chiches  (coucous végétarien), riz et lentilles ou encore maïs et haricots rouges…

Alors concrètement, y a t'il un risque de carence ?

Le risque n’est pas une carence en protéines, puisque la tendance actuelle dans les pays développés est plutôt un excès de protéines. Nous mangeons trop de viande, et donc potentiellement trop d’aliments riches en graisses saturées et en déchets azotés (urée).
Le « risque » qui se pose est plutôt sur la qualité des protéines consommées par les végétariens.  Il va donc être essentiel de veiller à faire les bonnes associations de céréales et légumineuses , à consommer si possible des dérivés de soja (tofu, tempeh…), à ne pas négliger les produits laitiers (peu gras de préférence : autant de protéines, de calcium et de vitamines mais moins de graisses saturées), à consommer des œufs, seuls ou au sein de préparations (flans, quiches, clafoutis, gâteaux) et pour ceux qui se l’autorisent, à consommer régulièrement du poisson.

Le fer

Problème plus délicat que les protéines, car la femme (de la puberté à la ménopause) même « omnivore » est naturellement sujette au manque de fer, à cause des pertes sanguines liées aux menstruations. On peut donc légitimement craindre que la végétarienne soit davantage encore touchée par le phénomène.
Certes, on trouve du fer dans certains végétaux (non pas dans les épinards chez qui la teneur est anecdotique, mais dans certaines légumineuses par exemple), mais il s’agit d’un fer moins bien absorbé que le fer animal. Le ratio est de 25% d’absorption pour ce dernier, contre 5% seulement pour le fer végétal.
On relativise car l’absorption du fer végétal peut être augmentée par la consommation simultanée d’aliments riches en vitamine C (agrumes en dessert, citron en assaisonnement), le rendant donc presque aussi bien absorbé que le fer animal. En revanche, le thé et le café peuvent diminuer son absorption, à consommer en dehors des repas donc !
En pratique, il semblerait que les femmes végétariennes faisant attention à privilégier les aliments végétaux source de fer ne seraient pas davantage touchées par l’anémie que les autres.

La Vitamine B12

Le déficit en vitamine B12 est courant chez les végétariens car c’est une vitamine que l’on retrouve essentiellement dans les produits carnés (foie, cervelle, rognons…) et dans les poissons et mollusques.
On en parle peu mais cette vitamine est pourtant importante pour la santé vasculaire. c’est pourquoi les végétariens (surtout si ils ne mangent pas de poisson), peuvent être amenés à prendre une supplémentation.
Ils auront également tout intérêt à privilégier les produits laitiers les mieux pourvus en vitamine B12 à savoir : le camembert, l’emmental, le carré de l’est parmi les fromages et les petits suisses et fromages blancs parmi les laitages.

Régime végétarien pour perdre du poids ?

On pourrait effectivement imaginer qu’en retirant de son alimentation tout un groupe d’aliment, on finisse par mange moins et perdre du poids.
Pourquoi n’est-ce pas le cas?
Parce qu’en pratique, la suppression d’un groupe d’aliment se fait toujours au profit d’un autre. 
Ainsi, les végétariens mangent moins de protéines, mais augmentent leur consommation de glucides et de graisses.
Par exemple, les plats végétariens du commerce (steaks de tofu, plats préparés végétariens) sont souvent plus gras et donc caloriques que les autres.
Par ailleurs, les protéines ont deux avantages : elles sont très rassasiantes et sont plus difficilement stockable sous forme de graisse par notre organisme que les autres nutriments (l’opération de transformer la protéine en graisses corporelles « coûte » cher en calories).
Ainsi, manger végétarien pour perdre du poids est sans conteste la moins bonne des raisons.

Et les enfants ?

Inutile de rappeler que la croissance est une période primordiale de la vie et que l’alimentation y joue un rôle de choix.  Les besoins en calories, nutriments, fibres et minéraux sont particulièrement importants à cette période.
Si il est possible de couvrir les besoins de votre enfant en excluant la viande, ça reste un exercice compliqué, surtout quand arrive l’adolescence et le besoin d’indépendance, repas entre copains, souhait de ne pas s’exclure et « faire comme les autres ».
Quelque soient vos conviction, il est donc préférable de laisser votre enfant grandir en mangeant de tout, quitte à le sensibiliser par d’autres moyens. Il pourra, à l’âge adulte, prendre la décision d’exclure la viande ou non. 
En attendant, rien ne vous empêche de lui proposer quand il est avec vous, des plats végétariens, et de lui faire découvrir les associations de céréales et de légumineuses pour l’ouvrir aux différentes saveurs.


En bref, manger végétarien en couvrant l’essentiel de ses besoins nutritionnels est donc bien possible, mais au prix de plus d’efforts et d’investissements que pour les omnivores.
Si votre décision est motivée par votre santé et non par vos convictions (cause animale), vous pouvez rester plus souple en adoptant le régime pesco-végétarien (en conservant, en plus, le poisson) ou même semi-végétarien (en conservant, en plus, la volaille) qui vous permettent de couvrir plus aisément vos besoins protéiques, en fer et en vitamine B12.

En effet, un des principaux problèmes de santé publique aujourd’hui est la surconsommation de viandes, souvent associées à un excès de graisses saturées, à l’origine des problèmes de santé cardio-vasculaires. Tout le monde aurait donc intérêt à revoir sa consommation de viande (notamment grasse) à la baisse.


Attention cependant aux excès : les plus extrêmes (veggans) auront en revanche beaucoup plus de difficultés à couvrir leurs besoins.

Wednesday, 23 September 2015

"Eat as much as you can"


Pas de billet fleuve aujourd'hui, juste une réaction à une enseigne de restaurant croisée au détour des rues parisiennes hier soir.
Il s'agit donc d'un restaurant japonais proposant une formule buffet à volonté, comme il en existe de plus en plus.


Vous le savez désormais, comme les fontaines à soda dans les fastfood, la notion du "à volonté" défit selon moi toute forme de bon sens.
A 17 euros l'accès au buffet, soit le prix d'un menu sushi plutôt copieux de type : soupe, salade, 12 makis et 6 sushis par exemple (769 calories chez planète sushi qui donne le détail de calories de ses menus sur son site internet). A savoir une formule déjà relativement énergétique, qui théoriquement devrait rassasier une majorité d'entre nous.

"Eat as much as you can" titre cette enseigne. Non pas "eat as much as you want", encore moins "eat as much as you need" (on peut toujours rêver : pas assez vendeur). La déraison de ce slogan m'a sautée aux yeux, et pourtant, il traduit je pense assez précisément l'attitude des clients à ce type de buffet.

Ce que ça incite à faire : goûter à tout, manger rapidement, se resservir, bref rentabiliser quitte à s'en rendre malade. Par ailleurs, ne nous leurrons pas : ces enseignes ne proposent généralement pas les produits les plus fins ni de meilleure qualité.

Point par point l'inverse du bon sens donc, qui voudrait que l'on mange (de préférence des aliments goûteux et de qualité) lentement, tous les sens en éveil, en savourant et en s'arrêtant dès que le plaisir décroit (première manifestation de la satiété).

Bref, vous l'aurez compris, à de rares exceptions prêt (déménageurs, travailleurs de forces pour qui ces formules peuvent être rentables), il est rarement judicieux de choisir un restaurant qui propose des buffets à volonté (à moins d'en avoir soi-même une bien grande), et si toutefois vous deviez y aller : contentez-vous de manger "as you need" et surtout pas "as you can".

Tuesday, 22 September 2015

L'orthoréxie : quand manger sain devient une psychose



Je ne vous présente plus l’anorexie et la boulimie, les deux troubles du comportement alimentaire les plus connus et répandus. Mais depuis quelques années, émerge une nouvelle pathologie alimentaire, qui a été identifiée et décrite par le Docteur Bratman : l’orthorexie.

Qu’est-ce que l’orthorexie ?

Contraction des mots grecs « ortho » : correct, et « orexie » : appétit, l’orthorexie consiste à un contrôle obsessionnel de la nourriture ingurgitée, qui doit être parfaitement « saine » (concept complètement illusoire).
La notion de minceur n’entre absolument pas en compte, à la différence de l’anorexie et de la boulimie. C’est donc un trouble alimentaire d’ordre qualitatif et non plus quantitatif.


Ce trouble a été décelé  à la fin des années 90, et est, entre autres, la conséquence des conseils alimentaires dictés, dans une moindre mesure par le monde médical, mais surtout par les médecines non conventionnelles (naturopathes,  acupuncteur, phytothérapeutes …) et largement relayés par les médias et l’industrie agro-alimentaire. En exemple : l’émergence du « Bio », des Labels, des alicaments et autres aliments « santé », mais aussi la diabolisation de certain aliments ou nutriments (le gluten, le lait de vache, l’huile de palme, les graisses hydrogénées …). Ces conseils généraux, deviennent, pour les orthorexiques, des règles impératives à suivre au pied de la lettre et vont jusqu’à générer une forme de psychose.

Pourquoi est-ce dangereux ?

Il est effectivement légitime de se demander en quoi une alimentation excessivement saine peut-elle être mauvaise.
Tout réside dans le « excessivement » bien entendu, car l’excès, quel qu’il soit, n’est jamais bon.
 Ainsi, chez l’orthorexique, tout aliment devient source de méfiance : il ne faut pas manger trop de sel (mauvais pour le cœur), ni trop de sucre (incidence sur le diabète), ni de graisses saturées (cholestérol), il faut consommer des fruits et des légumes (pour éviter les cancers) mais uniquement bio et sans pesticides (pour la même raison), il faut éviter tous les conservateurs, les additifs, les colorants, il faut consommer des produits céréaliers complets, éviter le pain blanc, bannir le lait de vache, mais aussi le soja (phytohormone) etc …
L’orthorexique pousse à l’extrême l’idée d’une alimentation saine, à tel point qu’il va rapidement mettre de côté toute vie professionnelle et familiale normale, en s’isolant socialement. Sa quête de l’alimentation parfaite l’obsède à tel point qu’il peut passer plus de 3 heures par jour à penser et organiser ses prises alimentaires.
Il perd par conséquent  tout plaisir gustatif : pour lui, manger a uniquement pour but de vivre plus longtemps et en meilleure santé.

Une maladie d’actualité

Depuis une 15 aine d’années, il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne nous alertent sur un aliment potentiellement dangereux : la maladie de la vache folle, la tremblante de l’agneau, la grippe aviaire, les organismes génétiquement modifiés, les bactéries (E. Coli), la dioxine, les métaux lourds dans les poissons, l’aspartam cancérigène, le lait de soja riche en isoflavone etc …

Par ailleurs, les  organismes de santé cumulent les recommandations alimentaires : pas trop de sucre ni de graisses saturées, 5 fruits et légumes par jour, des produits laitiers à chaque repas  etc … tout autant de conseils certes bons à prendre, mais les orthorexiques ne font pas la part des choses et appliquent tout cela sans discernement, comme de véritables dogmes. Le moindre écart est une vraie faute qui devient source de culpabilité énorme voire même d’angoisses.

Comment en faire le diagnostic ?

Le Dr Bratman en 1997, a mis au point un petit test permettant rapidement d’identifier ce trouble alimentaire en quelques questions ci-après :

-          Passez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?
-          Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l’avance ?
-          La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle, à vos yeux, plus importante que le plaisir de le déguster ?
-          La qualité de votre vie s’est-elle dégradée, alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?
-          Êtes-vous récemment devenu plus exigeant(e) avec vous-même ?
-          Votre amour-propre est-il renforcé par votre volonté de manger sain ?
-          Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments « sains » ?
-          Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties, vous éloignant de votre famille et de vos amis ?
-          Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?
-          Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez sain ?

Selon lui, une réponse positive à plus de 4 de ces questions révèle une  tendance à l’orthorexie, et une réponse positive à la totalité des questions révèle une orthorexie avérée et sévère.



Attention donc à ne pas prendre pour argent comptant toute recommandation alimentaire quelle qu’elle soit et d’où qu’elle vienne.
Si certains conseils sont de bons sens et donc évidemment  bons à prendre (limiter la « junk-food », manger des fruits et des légumes frais et réduire les graisses saturées …), il ne faut cependant pas oublier que manger doit avant tout être une source de plaisir et que le meilleur remède santé réside dans la variété de ses menus. Un verre de vin, une assiette de frite ou même un hamburger de temps en temps n’a jamais tué personne !

Il n’y a pas UNE liste d’aliments qui contiennent tout ce qui est bon, et rien de mauvais, mais  il y a tous les aliments qui apportent chacun une pierre à l’édifice de l’équilibre alimentaire et d’une bonne prévention médicale.

Monday, 21 September 2015

L'incidence de la Junkfood sur le poids



Après s’être interrogé sur l’incidence d’une alimentation « saine » sur le poids, on peut légitimement se poser la question de l’effet de la junk-food sur le poids.

Alors est-ce que les fast-foods font grossir ? Peut-on manger mal sans prendre de poids ? A quelle fréquence ? Et quelles sont les autres conséquences que la potentielle prise de poids ?


Vous l’aurez certainement désormais compris : je ne pense pas qu’on puisse affirmer qu’un aliment fasse grossir, et encore moins qu’un autre fasse maigrir.

Chaque aliment apporte son lot de calories, nutriments, et s’il peut être plus ou moins intéressant nutritionnellement parlant (plus ou moins riche en acides gras essentiels, en vitamines, en minéraux, en fibres etc …), pourra toujours s’intégrer au sein d’une alimentation équilibrée.
L’équilibre alimentaire se faisant, non pas sur la journée, mais bien sur plusieurs jours, et heureusement.

Quid des fast-foods ?

Fast-food, littéralement restauration rapide … et c’est là que le bât blesse.

Manger un hamburger/frites, en soit, n’est pas une aberration nutritionnelle. C’est effectivement un repas gras, à la fois riche en calories et assez pauvre en intérêt (les vitamines et minéraux ne se bousculent pas au portillon), mais on trouve largement aussi gras et riche dans la gastronomie française (merci la tartiflette, la fondue savoyarde ou la saucisse de Morteau briochée).

Non, le problème du fast-food ne réside pas tant dans la teneur calorique et lipidique de ses aliments, mais plutôt dans le « comportement » alimentaire qu’il engendre.

Manger vite, avec les doigts, en mâchant très peu (tout est mou et s’avale quasi tout rond !) et surtout sans prendre le temps de savourer, c’est là que le fast-food devient mauvais.
Et les fast-foods entretiennent ce phénomène en multipliant les menus « maxi » et « plus size », qui font passer un menu, déjà riche, à un gouffre calorique pour 1 euros de plus : la frite passe du cornet moyen au cornet XL et la boisson du 33 cl au 50 cl. De quoi en perdre toute raison …

Je ne parle même pas de l’hérésie de la fontaine à soda qui incite à se resservir plusieurs fois (pour rentabiliser l’affaire), avec ses 6 morceaux de sucre aux 33 cl (taille d’une canette), qui ne participent même pas à la satiété (les calories bues perdent cet intérêt primordial), on atteint donc facilement le litre de soda bu pendant les repas, avec 18 morceaux de sucre et 450 calories vides.

Une drogue pour certain ?

Je ne sais pas pour vous, mais j’ai souvent entendu autour de moi des théories selon lesquelles les géants du Fastfood (Macdo pour ne citer personne) mettraient des composants addictifs dans leur burger, pour « fidéliser » leur clientèle.

Je suis notamment toujours surprise par l’exemple de mon mari, pourtant plutôt adepte de la bonne nourriture et de la fine gastronomie, régulièrement attiré par les fastfoods, desquels il ressort toujours légèrement écœuré en me disant « c’était dégueulasse, je ne sais pas pourquoi je me fais toujours avoir mais cette fois c’est la dernière fois que j’y retourne ». Et je vous le donne en mille, il y retourne toujours.

Je ne suis, personnellement, pas très friande des théories complotistes quelles qu’elles soient. Je ne crois donc pas vraiment au mythe du big-mac-aux-stupéfiants, mais en revanche, je crois au pouvoir addictif du gras et du salé et au réconfort immédiat qu’ils procurent.

Les autres conséquences pour la santé?

Le hamburger frites de fast food regorgent de graisses saturées (entre le steak haché gras, les sauces blanches à base de mayonnaise, et les frites) et est plutôt pauvre en vitamines, minéraux, fibres et acides gras essentiels.
Il s'agit donc de ne pas multiplier ce type de repas sur la semaine au risque (sur le long terme), de voir votre cholestérol grimper, et potentiellement le poids aussi (avec toutes les conséquences d'un surpoids sur la santé).
Le bon sens voudrait que le repas suivant soit riche en légumes et fruits pour pallier les apports vitaminiques et minéraux, et de préférence pauvre en graisses saturées et riche en acides gras essentiels.

Et le burger/frites de restaurant ?

Heureusement, il ne s’agit pas de diaboliser le célèbre burger, qui pour notre plus grand bonheur, s’est « gastronomisé » ces dernières années.
Avec des recettes toujours plus fines, plus originales, des viandes toujours meilleures, des accompagnements qui changent (des frites maison, rustiques, des frites de patates douces, ou de légumes anciens), le hamburger trouve sa place dans les menus de tous, y compris les clients à la perte de poids ou les adeptes de la bonne cuisine.
Un hamburger/frites dégusté avec des couverts dans un restaurant, même accompagné d’un verre de soda (non light) pour les plus traditionnels (à 4 euros la bouteille dans certain restaurant, on hésite nettement à en commander un deuxième !) n’a aucune raison d’être diabolisé. 

Pour résumer : ce n’est pas la junk-food qu’il faut montrer du doigt, mais bien le comportement alimentaire qu’elle suscite (manger vite, avec les mains et sans prendre le temps d’apprécier ou d’être à l’écoute).





Friday, 18 September 2015

Enfants et légumes, une équation insoluble?



« Moi les seuls légumes que j’aime, c’est les patates … surtout quand elles sont en forme de frites ».

Ça c’est ma fille de 6 ans, dont l'amour pour les légumes est inversement proportionnel à celui pour les glaces. 
Et vraisemblablement, une bonne partie de ses copains de classe partagent son avis.

Vous avez déjà essayé de forcer un enfant de 6 ans à manger un aliment contre sa volonté ? Je vous le dit tout de suite : ça ne marche pas. Et inutile de faire un bras de fer avec lui, il gagnera toujours. L’enfant de 6 ans est doté d’une volonté de fer et d’un entêtement à toute épreuve.



En insistant et en menant une guerre sans merci, l’enfant risque de prendre en grippe les aliments source de conflits et d’en garder une piètre image jusqu’à l’âge adulte. Ce serait dommage.

On fait comment alors ?

Déjà, l’enfant lambda n’est pas friand de légumes cuits mais se laissera plus facilement séduire par des légumes crus.

Présentez-lui une assiette de courgettes ou de brocolis, il n’y jettera ni un regard, encore moins une cuillère. En revanche, proposez lui des crudités colorées épluchées et coupées, ils les croqueront sans même y penser (surtout si ils peuvent les manger à la main) : ça croque, c’est frais et c’est ludique.
Personnellement, ma solution imparable : commencer chaque repas par un petit bol remplis au choix : de carottes ou de concombres en bâtonnets, de tomates cerises, de fleurettes de chou-fleur (oui, même le chou-fleur ça marche !!) ou encore de fenouil en tranches.

Hop, ni vu ni connu, on grignote avec les doigts sa dose de légumes quotidienne. Ce n’est qu’après que je capitule avec au choix les sacro-saintes pâtes, le riz, les pommes de terre ou autres gnocchis.

Autre solution : on feinte et on camoufle

L’enfant de 6 ans est, certes, entêté, mais il est aussi très influençable et pas vraiment un fin observateur …
On tente donc d’introduire un légume (et un seul !) dans une recette qu’il aime.
Quelques dés de tomates dans une quiche, quelques morceaux de carottes dans du riz, du poivron sur une pizza, des courgettes dans les pâtes.

Il commencera certainement par froncer les sourcils et demander des justifications sur l’intrus vert qui s’est glissé dans son assiette. Mais si vous réussissez à captiver son attention pendant qu’il mange, il finira probablement par se rendre compte que : au pire, ça n’est pas si mauvais, au mieux, c’est presque bon.

La solution purée

La purée : qui mixe la pomme de terre + un légume (pomme de terre courgettes, pomme de terre carotte, pomme de terre potiron, pomme de terre céleri pour les plus motivés). Ça peut très bien marcher (c’était le cas pour mon aîné) ou moins bien (ma cadette), mais ça veut le coup d’essayer.

Il y a également la solution qui consiste à déguiser son assiette : en faisant un bonhomme par exemple. Des haricots verts en guise de cheveux, des tomates cerises pour les yeux, une rondelle de concombre pour le nez etc … 

Personnellement, j’ai essayé : ça m’a pris du temps pour un piètre résultat … j’ai eu droit à un « maman tu sais bien que je n’aime pas les cheveux ! » sans appel. Mais il parait que chez certain ça marche très bien.

Vous pouvez aussi le faire participer à la préparation du menu. Généralement l’enfant adore aider (surtout quand il s’agit de manier des couteaux de cuisine dignes d’un épisode de Dexter). Vous pouvez donc lui confier une tache à la hauteur de ses  compétences (éplucher des courgettes à l’économe par exemple), l’enfant va commencer à se familiariser avec l’ennemi et se sentir valorisé. Il voudra probablement goûter son œuvre à l’issue de la séance de cuisine.

Enfin, si votre enfant refuse catégoriquement tout légume quel que soit sa forme (cuit, crus, en purée) : pas de panique ! Il ne va pas être foudroyé par une carence en vitamines (qui est quasiment inexistante dans les pays développés).
Il faut savoir que l’enfant est un être curieux et qu’il a une forte tendance au mimétisme. N’insistez pas, mais mangez à côté de lui des légumes sous toutes leurs forme à grand renfort de « miam, qu’est-ce que c’est bon quand même le brocoli ! ». Il finira forcément par être intrigué et se laisser tenter.

En attendant que ce soit le cas, proposez-lui des fruits frais qui apportent leur lot de vitamines et de minéraux, et qui sont moins diabolisés par nos têtes blondes.


Et vous les parents, avez-vous des astuces efficaces pour rendre votre progéniture avide de légumes ??

Thursday, 17 September 2015

Le paradoxe du "manger sain pour maigrir"



Après la mode des régimes hypocaloriques, dissociés, fantaisistes et déséquilibrés, le régime healthy fait son arrivée en fanfare. Avec lui, les nouvelles icônes de beauté, pratiquant le fitness et le yoga, dont la minceur extrême est masquée par une musculature d’acier.

Le mot d’ordre : pour maigrir, il faut manger « sain ». Exit les farines raffinées, les viandes rouges, l’alcool, le café, les graisses animales, le lait de vache et bien évidement la junk food sous toutes ses formes et on ne jure plus que par les céréales complètes, le quinoa, les oléagineux, les jus de légumes, les smoothies, les aliments bio et autres « nouveaux aliments sains à la mode » (le Kale, les graines de chia etc).

Pourquoi n’est-ce pas si simple ?

L’amalgame santé et minceur

Au cours de mes consultations, j’ai pu m’apercevoir que l’amalgame était très courant.
L’entretien commence bien souvent par « je ne comprends pas pourquoi je ne maigris pas » suivi de au choix : « je ne mets aucun gras, seulement de l’huile d’olive », « je ne mange plus de pâtes, seulement des légumes secs et du quinoa », « je ne bois pas une goutte d’alcool » , « je ne bois aucune boisson sucrée, juste des jus de fruit frais », « je ne mange plus de viande, juste du poisson », « je ne mange que des gâteau bio, sans sucre ajouté », « j’ai remplacé la crème fraiche par de la crème de soja », « je ne grignote jamais, sauf des amandes » etc…
Persuadés que ce qui est bon pour la santé l’est aussi forcément pour la ligne.

Pourquoi ce n’est pas le cas :

-         -  L’huile d’olive, certes, bourrées d’acides gras essentiels est plus grasse (donc calorique) que le beurre à poids égal
-         -  Les pâtes, les légumes secs (lentilles, haricots rouges, pois chiches…), le quinoa, le boulghour, le riz complet … sont tous des féculents apportant environ 100 calories aux 100g. Certes, certains apportent plus de fibres et de minéraux, mais leur valeur calorique est la même.
-          - La viande maigre (volaille mais aussi bavette, rumsteak, filet migon) n’apporte pas plus de calories qu’un poisson blanc, et il en apporte même moins qu’un filet de saumon (bourrés d’oméga 3 mais aussi très gras)
-          - Un verre de vin apporte environs 80 calories, soit autant qu’une belle pomme.
-          - Un verre de jus de fruit (qu’il soit en bouteille ou fraichement pressé) apporte autant de sucres et de calories qu’un verre de Soda non light.
-          - Un biscuit bio, sans sucre ajouté apporte autant de calories qu’un petit beurre.
-          - Une poignée d’amande est aussi calorique qu’un petit paquet de chips

Les incidences de ces fausses croyances sur le comportement alimentaire

Déculpabilisés par l’idée que manger du quinoa, du saumon, des avocats et des amandes (le tout généreusement arrosé d’huile d’olive) ne peut pas faire grossir (parce que c’est sain donc), nous avons tendance à en manger d’avantage en quantité.
A la clé, une moins bonne écoute de notre corps et des signaux qu’il nous envoie (satiété, faim), la tendance à dépasser nos besoins et à manger trop calorique.
Non seulement on ne perd pas de poids, mais on risque d’en prendre petit à petit.

Comparons 2 assiettes :

1/ Une assiette de pâtes (200g), bavette grillée (150g) avec une noisette de beurre et une poignée de gruyère 

2/ Une assiette de quinoa (200g), pavé de saumon (150g), ½ avocat et un filet d’huile d’olive.

La première apporte 500 calories (200 pour les pâtes, 222 pour la bavette, 40 pour la noisette de beurre et 37 calories le gruyère).

La seconde apporte 774 calories (200 pour le quinoa, 309 pour le saumon, 90 pour le filet d’huile d’olive et 175 pour le ½ avocat).

Je précise à nouveau que je ne parle absolument pas d’équilibre alimentaire (bien que la première assiette soit, certes, moins intéressante nutritivement mais loin d’être déséquilibrée) mais bien de niveau calorique !

Le poids est le résultat des entrées et des sorties de calories :

Ainsi, une femme de 30 ans active brûle en moyenne 2000 calories, et devra, si elle souhaite perdre du poids, manger en deçà.  

S’il est certain qu’il sera préférable de manger sain pour des raisons évidentes, le plus important dans sa quête de perte de poids est de respecter un niveau calorique. 

Elle ne perdra donc pas de poids en mangeant 2000 calories (même « healty »), elle prendra du poids en mangeant 2500 calories (même « healty ») et elle perdra du poids en mangeant 1800 calories (même junk food).

Un juste milieu ?

Manger sain oui, mais diaboliser les aliments plaisirs, sous prétexte qu’ils apportent des mauvaises graisses, du sel ou du sucre : non !
Réapprenons à manger diversifié, à écouter nos envies profondes, notre faim et notre satiété, à prendre du plaisir en mangeant sans le court-circuiter par des notions d’équilibre alimentaire et de calories.







Tuesday, 15 September 2015

Maigrir en couple : le casse-tête de Jules et de Julie


Les statistiques le montrent : la vie de couple a tendance à faire grossir. L’explication est simple : on a tendance à sortir moins, on multiplie les repas aux chandelles, on privilégie le cocooning aux activité sportive et entre plaisir gustatif et plaisir charnel il n'y a qu'un pas...

Or, se mettre au régime en couple est souvent voué à l’échec : les repas sont le principal moment de partage et de convivialité, il n’est donc pas question de faire « table à part »  au risque de plaquer votre régime à peine commencé. Jules et Julie en savent quelque chose …


Leurs problèmes :

- Tout d’abord : Jules et Julie n’ont pas les mêmes besoins et sont inégaux fasse à la prise de poids. Effectivement, à poids et taille identiques, Jules a une proportion de masse musculaire plus importante, et brûle donc davantage de calories que Julie.

- Julie a quelques kilos en trop, essaye régulièrement de se « mettre au régime » en vain, sa gourmandise et les régimes fantaisistes qu’elle s’impose régulièrement ont eu raison d’elle …

- Par ailleurs, si Jules n’est pas réellement au régime (il a bien un petit ventre naissant mais compte sur la reprise du sport très prochainement pour en venir à bout), il n’aime pas se sentir « puni ». Il a un penchant pour les plats « caloriques » (pizza, hamburger, pâtes à la carbonara) dont Julie ne devrait pas le priver (au risque de crises conjugales !).

Leurs solutions :

 Jules a besoin de quantités plus importantes (notamment de pain et de féculent) que Julie, et va pouvoir s’autoriser plus facilement des ajouts de sauce et de matière grasse sans en payer le prix sur la balance ! Jules et Julie peuvent partager les même menus, mais ils devront prendre soin d’adapter les quantités : quand Julie doit idéalement choisir entre un morceau de pain ou des féculents (pâtes, riz), Jules peut cumuler les deux. Et si Julie doit limiter le beurre dans les pâtes, Jules pourra même y ajouter du parmesan … (life is so unfair)

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Julie peut aussi adapter les recettes « riches » préférées de Jules, version légère  En effet, même si Jules n’a pas besoin de perdre du poids, il ne pourra pas se sacrifier éternellement.  Mais comme il veut aussi être un peu solidaire de Julie, il sera ravi de tester les recettes légères concoctées par ses soins.

Les recettes light  à partager :

 La pizza light : Julie pourra utiliser de la pâte à pain et la garnir d’un coulis de tomate, de légumes finement émincés (oignons, champignons, courgettes selon vos goûts), d’une protéine maigre (jambon, bacon, poulet, thon …) et d’une pincée de râpé. A servir avec une salade verte, Jules n’y verra que du feu !

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Le hamburger light : un steak haché à 5% de matière grasse, de la sauce barbecue ou ketchup (légèrement sucrées mais pas grasses), salade et tomate, une tranche de merzer (fromage naturellement léger) et le tour est joué ! Jules pourra même y ajouter des frites au four.

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Pâtes carbonara : avec de la crème fraîche légère (15 voire 8%), en remplaçant les lardons par des allumettes de bacon et en limitant le parmesan à quelques pincées … moins écœurante mais aussi goûtue que la vraie recette, Jules va probablement vouloir se resservir.

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Pâtes bolognaises : du steak haché maigre (5% de MG), une goutte d’huile pour faire revenir oignons, champignons et carottes finement hachés, un coulis de tomates nature et le tour est joué. Julie n’oubliera pas les épices et herbes (origan) qui ajouteront beaucoup de saveur sans calories.

Le sport, c’est mieux à deux !

Jules et Julie peuvent se motiver mutuellement. Quel que soit leur choix, l’important est d’y prendre plaisir : tennis, jogging, balade à vélo, randonnée …  ils pourront ainsi profiter à deux de la montée de sérotonine (hormone du bien-être et du contrôle de l’appétit) secrétée après un effort prolongé.