Monday, 10 August 2015

Sortir de la spirale des pulsions alimentaires



Atteindre un poids idéal, ou maintenir son poids « idéal » : une envie ou un besoin qui vire souvent à l’obsession.

La minceur (ou devrais-je dire la maigreur !) est à la mode, et à tel point qu’elle fait perdre le jugement et le bon sens des plus avertis. Elle serait forcément synonyme de faim, frustration et interdits, et ne pourrait être obtenue sans sacrifices … 

Pourtant, lorsque l’on se penche sur la façon de manger des personnes « naturellement » minces (on a  tous une copine mince qui mange de tout sans prendre un gramme), on s’aperçoit que leur comportement alimentaire est des plus primaires : elles écoutent leurs sensations, mangent quand elles ont faim, ce qui leur fait plaisir et s’arrêtent quand elles n’ont plus faim.
Mais surtout, elles n’ont pas d’interdits, et ne diabolisent aucun aliment ou groupe d’aliment.

Malgré ce que nombre de pseudo médecins, nutritionnistes, naturopathes ou autres gourou de de l’alimentation essayent régulièrement de nous faire croire, bien manger n’est pas une énigme ni un casse-tête, c’est naturel et ça coule de source, si tant est qu’on sache être à l’écoute de son corps et des signaux qu’il nous envoie.

Rien de tel que de s’interdire quelque chose pour en avoir envie ou de se poser trop de questions pour ne pas trouver les réponses.
C’est tout ce mécanisme qui est à l’origine de ce qu’on appelle la restriction cognitive.

La restriction cognitive, késako ?

Ou « état de régime permanent » selon le Dr Zermati, qui la définie très simplement comme suit :

« La plupart de nos contemporains se caractérisent par le souci qu'ils ont de ne pas grossir et de se nourrir en conséquence.
Ils se distinguent par l'idée tenace qu'il existerait une bonne manière de manger, saine et équilibrée, une sorte de bonne conduite alimentaire qu'ils seraient sensés adopter.
C'est ainsi, qu'ils éprouvent souvent, quoiqu'ils mangent, un vague sentiment de culpabilité. »

Seulement, aucun être humain, malgré toute la volonté et la motivation qu’il puisse avoir, ne pourra éternellement et quelques soient les occasions, se refuser un aliment « plaisir » (car il va sans dire que les aliments « interdits » sont toujours des aliments « plaisirs »).

Et lorsque qu’ « écart » il y a, c’est bien souvent le début d’une perte de contrôle et d’une vengeance sur toutes les restrictions précédemment infligées, assortie bien évidement d'une culpabilisation et d'une nouvelle phase restrictive.

Le Dr Zermati définit ainsi  les 2 faces de la restriction cognitive :

-          L’hypercontrôle : au cours de laquelle il y a un parfait contrôle du comportement alimentaire
-          La désinhibition ou perte de contrôle, prenant la forme d’accès d’hyperphagie et de compulsions alimentaires incontrôlables.

C’est donc cette restriction cognitive, induite par les nombreux régimes drastiques et déséquilibrés, qui est à l’origine des compulsions alimentaires, et ces compulsions alimentaires elles-mêmes à l’origine de l’échec de ces régimes.
D'où viennent les envies?

L'organisme humain est une machine à la mécanique parfaitement huilée. Ainsi, lorsque la faim est vraiment présente et assortie d'envies bien précises (viande rouge, fromage, chocolat ...), c'est vraisemblablement que notre organisme réclame les nutriments, minéraux ou vitamines que l'aliment en question contient (fer pour la viande, calcium et lipides pour le fromage, magnésium et sucre pour le chocolat). 
A l'image des célèbres "envies fantaisistes" des femmes enceintes pour qui ce phénomène est amplifié : la période de la grossesse exacerbe ces mécanismes, dans la mesure où les besoins sont plus importants et immédiats car liés au bon développement du foetus.  

Il est donc essentiel de ne pas rejeter ces envies ni de les duper avec d'autres aliments, moins caloriques, plus "diététiquement corrects" mais qui ne satisferont ni les envies, ni les besoins. Ainsi, si vous avez une envie irresprescible de chocolat, et que vous y répondez en mangeant un yaourt à 0%, vous risquez uniquement de rester sur votre faim sans satisfaire les besoins de votre organisme.  

Mais reprenons à la base : ça veut dire quoi « Régime » ? 

Le mot régime vient du mot Latin « Regere » qui veut dire « diriger ». Un régime n’est donc qu’une ligne de conduite à suivre et n’implique pas nécessairement de notion d’interdiction ni de restriction.

Ainsi, il existe toute une variété de régimes alimentaires, des plus drastiques aux plus souples, des plus scientifiques aux plus fantaisistes et il est donc évident qu’ils ne sont pas tous à mettre « dans le même sac ».

Si la majorité d’entre eux dressent une liste d’interdits et de règles strictes (dissociations, associations, heures de consommation strictes sur la journée …), certains aussi laissent place à beaucoup de souplesse et de liberté.

Tous les régimes ne génèrent donc pas de frustrations, ni de compulsions 

L’idée est donc de ne pas se sentir au régime, et pour cela, mieux vaut choisir une méthode d’amaigrissement qui analyser vos propres habitudes alimentaires, vos goûts, vos besoins et vos souhaits, et qui en tiennent compte lors de l’élaboration de votre régime.

Ainsi, une personne peut ne pas souhaiter de petit-déjeuner mais préférer une collation dans la matinée ou l’après-midi, une autre peut souhaiter manger sur le pouce le midi mais tenir  à son repas familial le soir, une autre encore peut avoir besoin d’un repas festif le week-end et une dernière peut ne pas souhaiter se passer de son carré de chocolat après le repas. Tout autant d’envies et de besoins à ne surtout pas négliger au risque de créer cette fameuse frustration à l’origine de tous les échecs.

Pour résumer : La solution pour venir à bout des compulsions alimentaires est tout simplement de ne diaboliser aucun aliment, car aucun aliments ne fait grossir (tout comme aucun ne fait maigrir).  
Le tout est de les intégrer intelligemment à son alimentation, car le seul fait qu’ils soient « autorisés » les rend moins obsédants. Il devient facile de se limiter à des quantités raisonnables et donc d’atteindre (ou de maintenir) son poids idéal.





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