Wednesday, 25 January 2017

Pour ou contre le lait de vache? (2è opus)



Le débat sur lait de vache n’en finit plus de faire couler de l’encre, et oppose avec force et conviction les virulents anti et les conventionnels pro-lait.

Si bien que comme souvent avec ce genre de sujets polémiques, il est difficile de faire le tri et de savoir quelle attitude adopter pour sa propre consommation. Et j’avoue que moi-même, pourtant éternelle défenseure du lait et de ses dérivés, j’ai été troublée à la lecture de certaines publications et ai ressenti le besoin de creuser davantage.


Ancestralement, dans les pays européens grands consommateurs de lait et dérivés, les produits laitiers sont placés au rang d’aliment santé par les autorités sanitaires, indispensable à la croissance et à la solidité des os. Les recommandations nutritionnelles françaises sont élevées, puisque l’Agence Nationale Sanitaire et santé (ANSES) estime les besoins de l’adulte à 900 mg de calcium, ce qui représente 3 à 4 produis laitiers par jour.

Mais les anti s’animent depuis quelques années en soulevant des incohérences entre les apports nutritionnels conseillés très différents d’un pays à l’autre, entre les recommandations théoriques et les observations empiriques sur ces populations, et entre les nombreuses études qui se contredisent.

Qui sont les deux camps?


Parmi les anti, on trouve Thierry Souccar, auteur et journaliste, qui a beaucoup fait parler de lui ces dernières années avec les ouvrages « lait, mensonge et propagande » et « le mythe de l’ostéoporose » qui démontrent que les gros consommateurs de lait seraient plus sujet à l’ostéoporose (le paradoxe du calcium), aux fractures, ainsi qu’a plusieurs cancers. Et dans un autre registre, les Professeurs Joyeux et Seignalet qui incriminent le lait dans la survenue de maladies auto-immunes, d’asthme, d’allergie et également de cancers.
Tous trois dénoncent les enjeux économiques (au détriment des enjeux sanitaires) qui poussent les lobbies du lait à étouffer les études et vendre les bienfaits du lait à tous prix.

Parmi les pro, on trouve les organismes de santé publique français  (l’ANSES  avec son programme Plan National Nutrition Santé) le Ministère de la santé, l'institut de veille sanitaire et le conservatoire national des Arts et métiers, qui ont à ce sujet publié un article en 2003 « Alimentation, nutrition et cancer : *vérités, hypothèses et fausses rumeurs », dans lequel on peut lire à propos des accusations sur le lait responsable de cancers :
 Cette idée fausse véhiculée par quelques gourous pseudo scientifiques est particulièrement importante à battre en brèche, compte tenu du fait qu'elle peut amener certains consommateurs à abandonner la prise de ces sources majeures de calcium, nutriment essentiel intervenant, entre autres, dans la minéralisation osseuse. On ne peut en aucun cas mettre en accusation le lait et les produits laitiers en termes de risque de cancer. A l'inverse, on recommande de consommer trois produits laitiers par jour !  

L’organisation Mondiale de Santé (OMS) est de son côté plus nuancée : elle estime les besoins mondiaux en calcium à 550 mg par jour (contre 900mg en France), et préconise une consommation journalière de 2 produits laitiers, complétée par d’autres sources de calcium.

Reprenons point par point les charges retenues contre le lait


- Une augmentation des risques de fractures (paradoxe du calcium)

Suite à la constatation que les pays à très faible consommation lait avaient un taux de fracture plus faible que ceux à forte consommation de lait, de nombreuses études ont été menées pour tenter d'expliquer cette observation.
La dernière en date (étude suédoise en 2014) montre effectivement que les femmes consommant plus de 3 verres de lait avaient 50% de risque de fracture de la hanche de plus que celles qui en boivent moins d’un verre. L’étude est beaucoup moins probante pour les hommes. A contrario : cette même étude montre une tendance inverse pour la consommation de yaourt et de fromages dont la consommation serait cette fois liée à un taux de fracture diminué.
L’élément incriminé dans le lait et que l’on retrouve beaucoup moins dans les yaourts et quasi pas dans le fromage, est le D galactose (le lactose étant issue de sa dégradation).
Ce serait donc uniquement le lait de vache pur qui serait à limiter.

Il faut prendre ces études avec beaucoup de prudence analyse le Pr Patrice Fardelone (chef de service au CHU d’amiens) ce sont des études observationnelles qui ne montrent qu'une association statistique entre la consommation d’un aliment et un risque augmenté de pathologie.
Et René Rizzoli, professeur émérite à l’Université de Genève surenchérit en confirmant qu’ on a besoin de 800 à 1000 mg de calcium par jour. En consommer davantage, ce n’est pas du tout sûr que ce soit bénéfique, mais en consommer moins, on sait que ce n’est pas bon.

- Une augmentation du risque de diabète 

De nombreuses études démontrent que les produits laitiers entier n’ont aucune incidence sur le diabète de type 2, mais que les produits laitiers à teneur réduite en matière grasse auraient même un effet protecteur sur ce diabète. En revanche, on constate depuis des décennies, que les pays forts consommateurs de produits laitiers sont aussi ceux dont la prévalence des diabètes de type 1 est la plus forte.
Forts de cette constatation, des scientifiques ont mené en Finlande une étude (FINIDIA) qui mettrait en évidence une relation entre l’introduction précoce du lait de vache dans l’alimentation du bébé, et les risques qu’il développe un diabète de type 1. En lisant plus en détail l’étude pour comprendre à quoi correspond exactement cette introduction précoce du lait de vache, on comprend qu’il s’agit en fait des laits maternisés (pour les mères ne souhaitant pas allaiter), qui sont des hydrolysas dont les protéines seulement sont celles du lait de vache. En gros : les bébés allaités seraient moins sujet au diabète de type 1 que les bébés nourris au lait maternisés. Peut-on en conclure pour autant que les protéines de lait de vache augmentent les risques de diabète de type 1, ou serait-ce l’allaitement maternel qui aurait un effet protecteur ?

- La prévalence de cancers

C’est le point essentiel mis en avant par Thierry Souccar, mais aussi les professeurs Joyeux et Seignoret  qui se basent sur des études mettant en corrélation la consommation importante de lait et la prévalence des cancers de la prostate pour les hommes et des ovaires pour les femmes. Parallèlement à ces études, d’autres montrent l’absence de corrélation entre les deux facteurs.

Selon le rapport du Fonds Mondial de Recherche contre le Cancer suffisamment de données indiquent que le lait réduirait le risque de cancer du côlon et de la vessie. Le lait et les produits laitiers pourraient également être associés à un risque réduit de cancer du sein. Il n'y a pas de données concluantes démontrant que les produits laitiers augmentent le risque de cancer de la prostate ou de l’ovaire .
Les anti dénoncent là encore le pouvoir des lobbies du lait, qui, en finançant le Fond de recherche, seraient en mesure d’influencer ses conclusions.

- Le lait de vache, uniquement pour les veaux

C’est l’argument principal de nombreux vegan virulents et c’est aussi celui auquel j’apporte le moins de crédit. Ils partent du principe que le lait de la vache est utile pour la croissance du veau, animal pesant en moyenne 45 kg à la naissance, à savoir 15 fois plus qu’un nourrisson humain. Ce lait ne pourrait donc conduire qu’à une suralimentation du bébé et être à l’origine de surpoids, obésité et tout ce qui en découle (cholestérol, diabète etc). Sur ce point, je dirais que personne n’a jamais conseillé le lait de vache en allaitement direct à la naissance, puisque les laits 1er âge et 2è âge catégoriquement préconisés par les pédiatres ont une composition en tous points différentes de celle du lait de la vache.
On ne proposera éventuellement ce lait qu’à partir d’un an (pour ceux qui ne souhaite pas prendre de lait de croissance) et en complément de l’alimentation diversifiée de l’enfant, qui rappelons le, est omnivore.
Leur second argument choc : dans le règne animal, aucune autre espèce que l'homme ne consomme le lait d’un autre animal. Certes, mais devons-nous vraiment faire la liste de ce que nous sommes la seule espèce à faire différemment des autres ? A-t-on par exemple déjà vu des animaux se préparer un bœuf bourguignon ?

Pourquoi les besoins diffèrent selon les pays ?


C’est une question qu’on peut légitimement se poser : nous sommes à priori des êtres humains avec la même constitution, il serait logique que nos besoins soient identiques.
Pourquoi la Grande Bretagne préconise 700 mg de calcium par jour, l’Amérique du nord et le canada 1000 mg, la France 900 et l’OMS (organisation mondiale de santé) seulement  550 mg par jour ?

Les raisons invoquées par l’OMS, qui propose les recommandations les plus basses et de loin, sont que les besoins calciques pourraient varier d'une culture à l'autre pour des raisons génétiques et géographiques, et en fonction des habitudes alimentaires et du mode de vie.
Elle fait donc une moyenne mondiale, en partant du principe qu’il n’y aurait pas de sens à imposer un apport recommandé de 900 mg à des pays en voie de développement, pour lesquels l’ostéoporose n’est pas une préoccupation principale et qui ont un accès limités aux aliments sources de calcium.

Par ailleurs, elle se base sur la constatation que si des études montrent qu'un apport inférieur à 500 mg de calcium à l’adolescence serait clairement nuisible (forte augmentation des fractures à 50 ans), aucune ne montre que consommer plus de 600 mg par jour aurait des bénéfices pour la santé.

Conclusion :


Il est difficile de se faire une opinion tranchée au vue de ces nombreuses études souvent contradictoires et des enjeux économiques engagés.
S’il semble toutefois établi qu’il n’est pas souhaitable d’alerter les consommateurs de lait en leur conseillant d’en réduire leurs apports (aucune étude sérieuse ne mettant en lumière un véritable risque pour une consommation recommandée de 4 produits laitiers par jour), on peut tout de même nuancer les recommandations usuelles qui semblent élevées au regard des préconisations de l’OMS.
Pour ma part, à la lumière de ces nouvelles données, mes préconisations quant à la consommation de produits laitiers seront beaucoup plus tempérées.
Pour les personnes n’ayant pas l’habitude ni le souhait particulier de consommer des produits laitiers, je les encouragerais à consommer ponctuellement ceux qui leur font plaisir et à  favoriser les laits végétaux enrichis en calcium (soja, riz, amande …) et les eaux calciques (contrex, hepar, talians).
Pour les autres, je préconiserai 2 à 3 produits laitiers maximum par jour, en privilégiant les laitages et le fromage et en limitant le lait non transformé à une tasse quotidienne.
Les autres sources de calcium (fruits, légumes, oléagineux …) peuvent être utiles pour compléter ces apports, mais ne pourront pas suffire à eux même.
Et comme toujours en alimentation, je vais prôner la modération et la diversification alimentaire.

N'oublions pas que varier ses aliments au maximum, sans excès ni exclusion est la meilleure façon de limiter les risques alimentaire et de couvrir ses besoins nutritionnels. 

Monday, 2 January 2017

10 astuces pour se remettre des fêtes (et une bonne année bien sûr!)



Ça y est, je déclare officiellement close la période des fêtes de fin d’année … et je ne sais pas pour vous, mais pour moi ce n’est pas du luxe. J’ai beau affectionner le gras, le sucre et l’alcool, mon foie pleure et me réclame du jus de céleri et de la Badoit en perfusion.

Voici donc 10 petites astuces pour tous ceux qui, comme moi, ont du mal à digérer cette dernière semaine de décembre :


1/ Règle fondamentale numéro 1 : buvez… Que ce soit de l’eau, des tisanes, des bouillons de légumes ou de volaille dégraissés, thé ou café légers et même des soupes de légumes : l’important est de réhydrater votre organisme et l’aider à éliminer les toxines liées aux excès alimentaire.

2/ Ne jeûnez pas (à moins que vous n’ayez vraiment pas faim) (ce qui est rare les lendemains d’excès alcoolisés). En effet, l’alcool fait grimper la glycémie en flèche, avec comme conséquence un pic d’insuline (hormone hypoglycémiante) suivi généralement d’une grosse fringale hypoglycémique (= l’envie de carbonara en rentrant de soirée arrosée).
Inutile de se priver en pensant rattraper les écarts, ça risque d’avoir l’effet inverse de celui escompté : faim, frustration le lendemain et votre organisme privé de « carburant » pendant une journée, stockera d’avantage le repas suivant.

3/ Mangez léger (comment ça j'enfonce des portes ouvertes?): pendant 24 à 48 h, on limite le gras (surtout cuit, car moins digeste) et les aliments sucrés. On privilégie les légumes et les féculents à index glycémique bas.

4/ Abusez des protéines maigres : poisson de préférence, mais aussi volailles (sans peau) ou jambon blanc. Ils sont rassasiant et digestes, et apporteront l’énergie nécessaire à votre organisme pour qu’il ne se sente pas privé et donc en danger.

5/ Des légumes à volonté : crus, cuits, en purée, en potage, en bouillon… ce sont vos alliés détox : riches en minéraux et vitamines, en eau, en fibres, et pauvre en calories.

6/ Pensez aux herbes fraîches (persil, coriandre, ciboulette) et au filet de citron, pour agrémenter légumes et poisson/volaille : ce sont des mines de vitamines C, vitamine antioxydante et réparatrice.

7 / Des yaourts à chaque repas ! Peu gras si possible bien sûr. Ils permettent d’équilibrer la flore intestinale tout en régulant le transit et en limitant les ballonnements.

8 / Un ou deux fruits frais par jour, en privilégiant les plus riches en vitamine C et les moins sucrés : les clémentines, kiwi, oranges et pamplemousses, fruits d’hiver par excellence, ils vous feront faire le plein de vitamines, pour peu de calories.

9 / Une vie saine et zen : respectez votre temps de sommeil et apprenez à gérer votre stress. Détoxifier son corps c’est bien, mais l’esprit c’est aussi important !

10 / Faites du sport : pour mieux brûler les graisses et les sucres du sang, produits de la digestion de ces repas chargés. Vous vous sentirez immédiatement plus léger et en forme.(Attention, il ne s’agit pas de courir l’équivalent d’un semi le 1er janvier au matin, gare aux blessures)

Je vous souhaite à tous une année 2017 pleine de saveurs, de bonheur et de douceur(s)


Besos todos